Aller au contenu principal

Produits laitiers
Japon : quelles opportunités pour les fromages français ?

Les Japonais apprécient beaucoup les fromages, mais leur production ne couvre que 13 % de leur consommation. Friands de nouveautés et curieux, ils s’intéressent beaucoup aux fromages français.

Les fromages français ont une excellente image au Japon. © Fas sur Pixabay
Les fromages français ont une excellente image au Japon.
© Fas sur Pixabay

Les importations japonaises de produits laitiers sont très centrées sur le fromage, à près de 300 000 tonnes l’an dernier, loin devant le lactose, environ 80 000 tonnes, selon des données présentées par Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste à l’Idele lors d’un récent webinaire organisé par Business France. La moitié des envois français de produits laitiers vers le Japon sont d’ailleurs des fromages.

Les envois de fromages plombés par la pandémie

Pour Agnès Caspar, export manager à Interval, agence d’exportation de produits laitiers, le fromage français est synonyme pour les Japonais de haute gastronomie, de qualité ; ils l’apprécient beaucoup. Néanmoins, l’année 2020 a été dure, « nos circuits de distribution, notamment les grands magasins, ont été malmenés avec la pandémie et les ventes ont chuté », explique la jeune femme. Les importations japonaises de fromages ont reculé de 4 % dans leur ensemble. Les ventes françaises n’ont baissé que de 2,61 %, nuance Business France. Le marché japonais reste difficile d’accès. Ainsi, il faut être en mesure de fournir des résultats bactériologiques. Plus aléatoire, le quota de fromages à pâte molle est soumis à tirage au sort, « nous pouvons installer un produit sur le marché une année et tout perdre celle d’après », regrette la responsable export.

Agnès Caspar évoque un début 2021 assez difficile : « Dorénavant, nous faisons face à de fortes contraintes logistiques et une explosion des coûts du fret aérien. » Les modes de commercialisation des produits devraient aussi évoluer dans le sillage de la pandémie, « il est difficile de faire goûter, il faut se réinventer pour communiquer », explique-t-elle. Autre changement fondamental, celui des modes de vie. La crise sanitaire a exacerbé le retour au télétravail, une pratique auparavant très peu répandue qui a séduit les travailleurs qui ont souvent plusieurs heures de trajet quotidiennes. Il est donc possible qu’il se banalise et que les magasins de centres-villes soient moins fréquentés. L’enjeu sera alors d’être référencé dans les magasins des quartiers résidentiels ou de mieux investir le commerce en ligne.

Un traité de libre-échange aux effets limités pour le moment

En 2020, l’Union européenne et le Japon ont signé un accord de libre-échange. « Cela n’a pas vraiment eu d’effet, puisque la baisse des droits de douane est dégressive, et pour le fromage, l’effet ne sera net que dans plusieurs années. Néanmoins, en lien avec ce traité, il y a eu beaucoup d’évènements, et c’est la meilleure façon de communiquer auprès des Japonais », décrypte Agnès Caspar. Un autre atout des fromages français réside dans l’alliance avec les vins. Loic Gavet, du bureau Business France de Tokyo, évoque ainsi une forte appétence des Japonais pour ce commerce croisé. La France a une position forte sur le marché haut de gamme, avec cinq de ses fromages dans le top dix des préférés des amateurs, le comté (n1), l'époisses (no 4), le beaufort (no 5), le sainte-maure (no 8), le roquefort (no 9) et l’ossau-iraty (no 10). Avec ses nombreuses variétés de fromages encore inconnues au pays du Soleil levant, elle a de quoi satisfaire la curiosité des Japonais pour encore de nombreuses années.

Webinaire disponible en replay

Les plus lus

Pascal Bénézit, le président de la FNB
« C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

La hausse des cours des broutards a permis aux prix de dépasser les coûts de revient, c’est inédit. Patrick Bénézit, le…

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

un marteau géant aux couleurs du drapeau américain tape sur un conteneur aux couleurs du drapeau européen
Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?

Les États-Unis, s’ils sont les premiers exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires dans le monde, n’en sont pas…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

Anton van den Brink
Lysine : la mesure européenne anti-dumping pourrait couter de 4 à 5 €/t d’aliments porc et volaille

La lysine étant surtout cruciale pour les monogastriques, la mesure anti-dumping appliquée par l’UE pourrait couter de 4 à 5…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio