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Jacques Lemaître accélère le débat sur l’avenir de Plérin

Les critiques envers le Marché du porc breton (MPB) ont fusé lors du conseil d’administration de la FRSEA des Pays de la Loire du 26 avril, a-t-on appris la semaine dernière dans La Vendée agricole. Jacques Lemaître, président de la Fédération nationale porcine (FNP) et membre du conseil de la FRSEA, a reposé à cette occasion la question de la représentativité du cadran, appelant même à «stopper la cotation» du MPB. Des déclarations qui, depuis, ont fait du bruit dans le landerneau porcin. Dans une interview aux Marchés, Jacques Lemaître, sans renier ses propos, souligne que cette discussion n’a pas été tranchée par le Conseil d’administration.  

LM : Cette semaine, dans La Vendée agricole on peut lire que vous voulez «casser la cotation du marché au cadran de Plérin pour voir si les prix pratiqués dans les filières organisées tiennent la route»…

Jacques Lemaître : La cotation du MPB n’est plus représentative de l’ensemble des éléments du marché du porc. Pour autant, il ne faut pas casser le thermomètre. Un grand nombre d’éleveurs se demande régulièrement si le prix à Plérin est représentatif, à quoi sert le cadran, comment celui-ci fonctionne. Toutes ces questions sont au stade de la réflexion. Les dégâts liés à une suppression de la cotation n’ont pas été mesurés. Ici et là, des éleveurs veulent arrêter de cotiser à certaines structures, dont le MPB. Cela apparaît dans des motions présentées aux assemblées générales de plusieurs groupements. Les cotisations interprofessionnelles sont remises en cause par des éleveurs et des abatteurs. On va à la catastrophe. Toute une organisation, installée depuis trente ans, est menacée. Prenons l’exemple d’Uniporc, qui garantit la présentation de la carcasse. Sans cette structure, chacun fait à sa guise. Un abattoir peut enlever la tête et les pattes de l’animal. C’est ça de moins payé à l’éleveur.

LM : Comment donner plus de représentativité aux cotations ?

J.L. : 15 % de la production porcine nationale transite par Plérin. 85 % sont contractualisés dans des filières. Pour plus de représentativité, les cotations doivent être établies sur les pièces à la sortie des abattoirs coopératifs. Le rapport Porry fait cette proposition. Pour l’instant, on ne voit rien venir. Trop d’opérateurs refusent de dévoiler leur façon de travailler.

LM : Où en est le plan d’action sur la filière porcine, annoncé il y a trois mois par Hervé Gaymard ?

J.L. : Les mesures annoncées par le ministre depuis six mois ne sont toujours pas mises en œuvre. C’est insupportable. Nous voulons que le ministre de l’Agriculture, Hervé Gaymard, prenne davantage les choses en main.

Le rapport Porry souligne des améliorations possibles au sein de la filière. Elles doivent être mises en œuvre. Qui va diriger la fusion des groupements d’éleveurs ? Nous ne voyons pas ce qui se passe à la FNCBV. Les groupements ne dévoilent pas leur stratégie. Qui va imposer la création de plates-formes de vente ? Qui va mettre de l’ordre dans les relations entre producteurs et distributeurs et dans les marges arrières ? Jusqu’à présent, ça discute beaucoup. Mais, rien n’avance. Pour certains, le rapport Porry doit être mis au placard.

Pas un euro des 7 millions promis n’a été versé aux éleveurs voulant quitter le métier. C’est paraît-il à cause de Bruxelles...

LM : Êtes-vous satisfait de la condamnation de deux abatteurs au sujet de la taxe d’équarrissage ?

J.L. : Nous sommes très contents d’avoir gagné. La solution la plus équitable dans ce dossier est une répercussion de la taxe au consommateur. Gaymard affirme que c’est faisable. La grande distribution n’en veut pas. Un compromis serait d’instaurer une cotisation volontaire obligatoire (CVO) au sein de l’interprofession.

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