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Iso 22000 / IFS, drôle de match dans les rayons

L’ISO 22000 risque de se heurter dans son développement aux référentiels mis en place par les distributeurs.

Dans le contexte actuel, la norme ISO 22000, publiée le 1er septembre dernier, a tout pour s’imposer en France. Cette norme est la première au niveau international (elle a déjà été adoptée par 45 pays dont 28 européens) à englober un système de management de la sécurité alimentaire fondé sur les principes de l’HACCP et incluant une obligation de résultat (lire LM du 13/10).

Mais son avenir semble se heurter en France et certains pays européens à la politique adoptée par les enseignes qui ont mis au point leur référentiel propre : IFS pour les distributeurs adhérents de la FCD et les distributeurs italiens et IFS ou BRC pour les enseignes allemandes. C’est le constat qui est ressorti de la réunion organisée la semaine dernière à Bordeaux par l’Afaq Afnor à Bordeaux qui avait convié les principaux représentants des opérateurs de l’alimentaire aquitains à discuter des avantages et des inconvénients liés à cette nouvelle norme.

L’ISO 22000 a pourtant ses partisans. Laurent Boisard, vétérinaire représentant le service qualité de Leclerc (non adhérent FCD, et donc non IFS) et membre d’un comité de certification, estime que tout ce qui contribue à l’amélioration du management de l’hygiène est bon à prendre. Entre entreprises déjà auditées IFS et celles qui opteront pour la norme ISO 22000, l’enseigne aura le choix, selon lui. Reste, pour les organismes certificateurs la question de l’harmonisation des contrôles concernant BRC.

De même, pour le directeur de l’association régionale des industries de l’alimentaire d’Aquitaine Thierry Renard, la nouvelle norme est un bon outil de réassurance et apporte enfin un référentiel de management de l’hygiène. Même si, reconnaît-il, la situation se complique pour les entreprises qui travaillent avec les distributeurs, plus particulièrement sous MDD. « Il paraît évident que les entreprises qui ont déjà investi dans le référentiel IFS ou qui sont sur le point de le faire n’auront pas le choix,s’inquiète Thierry Renard. Dans la relation de sous-traitance avec les enseignes, c’est IFS qui reste le référentiel imposé, les distributeurs sont devenus les donneurs d’ordre ».

Deux problématiques différentes pour les GMS

Alexander Rogge, chef du service qualité de la FCD et directeur d’IFS, invité lors du débat mais retenu pour question de crise de grippe aviaire, a indiqué aux Marchés que, selon lui, les deux normes relèvent de marchés et de stratégies différentes. « Pour les produits à « marques propres » (environ 25 % du marché), la réglementation assimile le distributeur au producteur, avec ce que cela implique en termes d’obligations et de contrôles. L’IFS est simplement un dispositif de mutualisation des différents audits effectués jusqu’alors par chaque distributeur individuellement, afin de limiter le nombre d’audits », explique-t-il.

« Quant au certificat ISO 22000, il ne peut pas répondre aux besoins des distributeurs pour les produits à leurs marques et remplacer un certificat et un rapport d’audit IFS effectué par un auditeur habilité IFS, précise Alexander Rogge. Par ailleurs, des audits combinés IFS-ISO 22000 (comme c’est le cas pour IFS et BRC) ne sont pas possibles en raison des normes d’accréditation différentes des organismes certificateurs. Chaque industriel devra décider, en fonction des marchés et des clients qu’il vise, si un certificat ISO 22000 et/ou un certificat IFS l’intéresse. Il appartient à chacun de ne pas désinformer l’industriel à ce sujet», souligne-t-il.

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