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Intermarché : le pari de l’intégration industrielle

Gino Catena, directeur général de BGL Avigros.
S’appuyant sur 60 unités de production, les Mousquetaires réalisent une vente sur deux sous leurs propres marques, cette part augmentant régulièrement. Analyse de ce cas atypique dans la grande distribution française.

Devenir le quatrième groupe agroalimentaire français. L’ambition est peu banale pour un distributeur. Le président d’ITM Alimentaire Philippe Manzoni compte toutefois y parvenir. Intermarché figure déjà à la onzième place du classement, avec un pôle industriel atteignant 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011. « Les MDD constituent la colonne vertébrale de nos assortiments », a-t-il rappelé lors d’un rendez-vous préparant le prochain Sial et dédié aux « enjeux du retail ». Elles représentent la moitié des produits vendus en magasin, soit environ un tiers des recettes. Avec 47 marques propres – un nombre qui sera « réduit à 36 dans deux ans », par « souci de rationalisation » – le groupement des Mousquetaires totalise 6 600 références en MDD, dont 4 500 dans l’alimentaire. « Leur poids augmente quasiment chaque année, a souligné Philippe Manzoni. On n’a cependant pas envie de les pousser outre mesure : un équilibre est nécessaire par rapport aux marques nationales, très intéressantes sur le plan de l’innovation. »

Connaissance de la chaîne de valeur

En termes stratégiques, le pôle industriel d’Intermarché sécurise les approvisionnements sur des marchés fortement concurrentiels. Il s’articule autour de 60 unités de production dans 38 départements, couvrant plusieurs secteurs : viandes, produits carnés élaborés, produits traiteurs et saurisserie, boissons, céréales, lait, épicerie et non alimentaire. 45 % des volumes sous marques propres (Monique Ranou, Jean Rozé, Labell, Pâturages de France, Capitaine Cook…) en sont issus.
« Disposer de tels outils de production nous assure une connaissance de la chaîne de valeur. C’est très utile dans le contexte actuel de flambée des prix des matières premières. On a aussi pu développer des process intéressants en termes de sécurité alimentaire. Concernant le steak haché, Jean Rozé possède un système unique en France de maîtrise des contaminations via un détecteur de chlorophylle. Un autre avantage de l’intégration industrielle est l’exclusivité de nos innovations. » 50 chefs produits travaillent sur le portefeuille de marques propres. Ils sortent chaque année quelque 2 000 nouvelles références en MDD. Parmi les dernières innovations marquantes, figure la box de mini-boules de glaces Les Délices du Valplessis. Philippe Manzoni a aussi évoqué sa « fierté » concernant la réussite de Pâturages de France dans les desserts lactés.
Intermarché s’appuie par ailleurs sur un partenariat avec 17 000 agriculteurs. « La stratégie déployée sur le terrain favorise les initiatives locales de chaque unité de production », rappelait l’enseigne dans son dossier de presse distributé au dernier salon de l’agriculture. Son leitmotiv : la « mise en avant des producteurs locaux ». Le distributeur s’attache à « contractualiser les relations afin d’assurer la sécurité des débouchés et des approvisionnements de l’ensemble des parties ». « Dialogue, initiatives locales et proximité permettent aux industriels des Mousquetaires et à leurs partenaires agriculteurs de développer des produits de choix », assure l’enseigne.

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