Stratégie
Innover dans l’agroalimentaire avec des étudiants
Le concours Ecotrophelia, dont la 19e édition vient de se terminer, est une démonstration de la capacité des étudiants à monter un projet d’innovation agroalimentaire. En marge peuvent se tisser de véritables collaborations des entreprises avec les étudiants. Témoignages inspirants.
La créativité est collective ; c’est ce qu’enseignent à leurs élèves les écoles partenaires d’Ecotrophelia, le réseau français d’enseignement supérieur à l’éco-innovation alimentaire. Évènement annuel clé de ce réseau, le concours Ecotrophelia, dont l’édition 2018 s’est tenue du 26 au 28 juin à Avignon, donne l’occasion à des petites équipes d’étudiants de mener un projet de A à Z, et d’effectuer de cette façon une expérience des plus marquantes.
La créativité est aussi pluridisciplinaire ; c’est dans cet esprit qu’Ecotrophelia organise depuis l’an dernier le Food Hackathon. Cette compétition en 48 heures chrono « est un rassemblement d’étudiants, aux formations complémentaires (agroalimentaire, marketing, design, numérique), souhaitant travailler ensemble sur une problématique alliant alimentation et innovation », selon la fiche de présentation. Le prochain Food Hackathon se tiendra au Sial 2018, du 22 au 24 octobre prochain à Paris.
Je fais profiter le service R&D de mes expériences
Les étudiants retirent de leurs compétitions un apprentissage du travail en équipe. Une compétence qu’ils mettent à profit une fois embauchés ou, quand ils attendent leur diplôme, dans le cadre de contrats d’alternance. C’est ainsi que Julien Pellet, un des lauréats du grand jury 2017 des nouveaux produits de l’Institut supérieur européen de management agroalimentaire (Isema) a été amené à réaliser des lancements avec des techniciens. Julien Pellet a terminé son cursus en alternance dans une entreprise qui exporte des machines destinées à l’industrie des viandes, sans lien avec le nouveau produit qu’il avait contribué à développer pour le concours de son école (Gustapat' : pâte brisée aromatisée). Entré comme commercial, il a progressivement évolué vers la conception, ayant acquis au sein de l’entreprise le bagage technique nécessaire. « Je fais profiter le service R&D de mes expériences sur le terrain et je l’aide à obtenir des gains de cadence ou d’économie d’énergie », témoigne-t-il.
De l’énergie pour les entreprises
« Je suis toujours impressionné par le dynamisme des équipes d'étudiants présentes à Ecotrophelia. Nous avons engagé plusieurs d’entre eux qui travaillent maintenant dans nos services R&D ou application industrielle. Incontestablement, ils apportent leur contribution au développement de l’entreprise, de par leur participation aux brainstormings internes où ils ont une entière liberté d’expression », a commenté Christophe Drone, directeur d’Agis, en marge d'Ecotrophelia 2018.
Une belle alliance de fraîcheur, de professionnalisme et de coopération
La société Bjorg Bonneterre et compagnie a participé au Hackathon 2017 d’Ecotrophelia, organisé par l’École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires (Ensaia) à Nancy. « Cette nouvelle démarche d’innovation collaborative nous a permis de partager notre vision de l’alimentation bio et de l’enrichir du regard neuf de jeunes professionnels. Nous les remercions pour leur motivation et leur implication jusqu’à des heures tardives, de même que les experts qui les ont accompagnés ! Cet échange a permis de produire des idées inspirées et inspirantes », commente Naoual Andaloussi, responsable R&D de Bjorg Bonneterre et compagnie.
St Hubert participait au même Hackathon. « Les étudiants et experts, débordants de motivation, d’implication, de créativité et d’enthousiasme tout au long du week-end, nous ont amené de magnifiques idées, tant pour lancer de nouveaux produits que pour faire bouger nos méthodes ! Une belle alliance de fraîcheur, de professionnalisme et de coopération », s’est exclamée Anne Renault, responsable R&D et qualité de St Hubert.
Naissance d’une plateforme collaborative pour les PME
Ecotrophelia vient de créer Innov’in food Ecotrophelia, une plateforme collaborative de mise en contact d’étudiants et d’entreprises en recherche de R&D. Les entreprises visées sont notamment les TPE et PME. Il leur est proposé de « monter en compétences en accédant à une masse critique de ressources qualifiées issues des établissements d’enseignement supérieur partenaires », à travers des « projets étudiants tuteurés » et d’accéder aux « halles technologiques », équipements de recherche ou semi-industriels, salles d’analyse sensorielle ou encore à des logiciels spécifiques. En pratique, Innov’in Food Ecotrophelia se veut « un guichet unique » pour les entreprises en quête ou en cours de projets d’innovation.
Là n’est pas la seule initiative de plateforme collaborative entre les étudiants et entreprises, mais celle-ci est spécialisée dans l’agroalimentaire. Dans le Finistère, l’UBO Open Factory se présente comme un « atelier d’innovation pluridisciplinaire », une structure fondée autour de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) à laquelle participent les élèves et professeurs de l’École supérieure d’ingénieurs en agroalimentaire de Bretagne atlantique (Esiab).