Huile d'olive Corse : un dossier rondement mené
Le dossier n’a mis que quatre ans pour aboutir, c’est un record. Il faut dire que lorsque la commission d’enquête s’est déplacée, il n’a pas été très difficile de situer l’huile d’olive sur le territoire. Des noyaux d’olives ont été retrouvés dans les grottes de Saint Florent et de Scaffa Piana… Ils dataient de 3 500 ans avant Jésus-Christ ! Quand on bénéficie de la complicité d’un climat comme celui de l’Île de Beauté, mettant les arbres à l’abri du gel, quoi d’étonnant à trouver des arbres pluri-centenaires mesurant jusqu’à 18 mètres de haut. « Quand les arbres ont cette taille,constate fièrement Louis Cesari ,producteur et animateur du Syndicat de l’AOC Oliu di Corsica , nous récoltons et nous taillons avec des cordes et des harnais. Certains de nos arbres ont 2 à 3 000 ans. On dit chez nous que l’olivier est éternel et que l’huile récupère les arômes du maquis. C’est une huile jaune dorée avec peu d’amertume et peu de piquant, très douce».
«Un atout considérable pour la Corse»
S’il est un dossier qui reflète bien l’intérêt de l’AOC dans la préservation du patrimoine et l’aménagement du territoire, c’est bien celui-là. Laissée à l’abandon après la 2e Guerre mondiale, l’exploitation n’a vu sa relance que depuis 20 ans. « L’AOC huile d’olive va être un atout considérable pour la Corse,martèle L. Césari . Non seulement les producteurs sont motivés mais petit à petit, nous débroussaillons le maquis. Ce qui dans un pays soumis aux incendies est primordial. Petit à petit nous gagnons du terrain et nous découvrons de nouveaux arbres dans des zones devenues inaccessibles. Les producteurs sont aussi bûcherons ! Aujourd’hui, nous avons 1 800 ha en production sur environ 8 000 qui restent à défricher ». Parallèlement, les 400 oléiculteurs remettent en production et en plantation sur toute la Corse, en dessous de 700 mètres et hors zones de marais.
La production varie d’une année sur l’autre, passant de 500 tonnes d’huile une année à 100 tonnes l’année suivante. Pour obtenir ce volume d’huile, il faut 1 500 tonnes d’olives qui sont traitées par 15 moulins, une coopérative et une SARL. Les marchés « à l’export » sont la région parisienne et la région PACA.
Après les 7 vins AOC, le Brocciu, les miels, la clémentine (IGP), des dossiers sont à l’étude : châtaignes et surtout charcuterie corse. La Corse fait son ménage, et cela ne peut que plaire à tout le monde.