Fruits et légumes : la France en quête de compétitivité
«Je réunirai le 17 mai à l’Élysée les distributeurs, les agriculteurs et l’industrie agroalimentaire ; les distributeurs devront signer avant l’été un accord de modération de marges sur la vente de fruits et légumes en magasin lorsque les prix des fruits et légumes payés aux producteurs sont en crise », a déclaré Nicolas Sarkozy dans les colonnes d’Agra Presse et de La France Agricole, au début du mois. Si au plus haut niveau de l’État, on se préoccupe de la situation délicate des producteurs de fruits et légumes, les grossistes de la filière se sentent ignorés, fragilisés par les futures dispositions de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche et les attaques sur le statut des Min. Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), s’inquiétait pour sa part mercredi 12 mai de la perte de compétitivité des productions françaises depuis 1980 face à nos voisins allemands, prenant l’exemple marquant de l’asperge. La concurrence vient aussi plus traditionnellement de pays plus méridionaux. Au salon de la filière fruits et légumes de l’Euroméditerranée (Medfel), la semaine dernière à Perpignan, certains experts s’inquiétaient ainsi du manque de cohérence du projet de l’Union pour la Méditerranée. Le politologue Antoine Sfeir relevait notamment la nécessité de développer des partenariats entre producteurs européens et producteurs « de la rive sud » pour réduire la concurrence sur les produits de saison.