Fruits et légumes : la filière se remet en question
La filière des fruits et légumes vit une année 2011 particulièrement difficile. La crise sanitaire déclenchée par la bactérie E. coli au mois de mai a laissé des traces. La consommation de fruits et légumes frais en ressent encore les effets. Si les professionnels tentent de prendre de la hauteur sur leur système de gestion de crise, certains ont rappelé, lors des Assises des fruits et légumes le 25 octobre dernier, que suite à cette crise, les Français semblent avoir eu une réaction de repli vers l’origine France. « La GMS a joué le jeu avec la filière française. Elle a réagi immédiatement en mettant en avant l’origine France », a noté Pierre Diot, président de la Gouvernance économique des fruits et légumes (Géfel). Pour lui, le bénéfice de la crise – s’il en est un – se situe à ce niveau-là. « C’est une opportunité de parler d’investissements qui coûtent cher. La crise peut permettre de faire reconnaître le surcoût lié à la qualité et aux exigences sanitaires », a estimé Bruno Dupont, président de la FNPF (Fédération nationale des producteurs de fruits). Se sont ajoutées à cette crise sanitaire, que beaucoup jugent comme une crise médiatique, les conditions météorologiques et la conjoncture économique. Entre 2010 et 2011 (en cumul de janvier à août), les quantités achetées de fruits et légumes par les ménages ont ainsi reculé de 115 à 109 kilogrammes. Les prix de vente ont, quant à eux, baissé de 10 % par rapport à une année normale.