François Hollande face aux aléas
Multipliant les messages en faveur de l'union nationale, en opposition à la montée des populismes (à la veille des départementales), et les petites piques vis-à-vis « des aléas parlementaires » actuels, François Hollande a réalisé une ouverture très politique du Salon de l'agriculture. Littéralement cerné par son service de sécurité, et visiblement heureux de l'accueil chaleureux des badauds, l'ancien élu de Corrèze a aussi tenté de rassurer les agriculteurs. « Je ne vous dirai pas que je vais réussir à mettre l'agriculture à l'abri, je vous mentirais, l'agriculture est vulnérable quand il y a des difficultés climatiques, politiques et des mouvements de cours », a-t-il déclaré à l'occasion de son marathon, Porte de Versailles. Le rôle de l'État face à cette situation ? « Sécuriser et stabiliser : j'encouragerai tous les mécanismes assurantiels aux niveaux de la France et de l'Europe pour préserver les revenus des agriculteurs », a poursuivi François Hollande, mettant également en avant la simplification. Dans une interview à nos confrères d'AgraPresse, il a promis « dès la campagne 2015-2016 un “ contrat socle ” proposé à un prix abordable grâce à la participation de l'État ». Quant à la simplification, le système d'autorisation des élevages de volailles sera assoupli dès juin prochain et le président de la République aurait promis d'exempter les coopératives du compte de pénibilité en 2015. Vantant l'intérêt de l'Europe, il a annoncé la mise en place d'une aide au stockage privé du porc. « Enfin ! », diront les professionnels confrontés à l'embargo russe depuis plus d'un an. François Hollande a aussi écrit au président Jean-Claude Juncker pour que des mesures de gestion des marchés soient prises. Il était temps ! Tout en défendant l'Europe (« ses garanties sur les prix » (sic !) et ses systèmes d'intervention), il reconnaît à mi-mots que la Pac nécessite déjà d'être réajustée, et de mettre en avant la question des assurances pour la Pac de l'après 2020. Belle idée qui devrait être promue lors de COP 21, mais à quel prix pour les agriculteurs ? Nathalie Marchand