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Filière caprine :  la France a des opportunités aussi au Sud 

Les filières caprines du sud de l’Europe ont du potentiel. Cependant, elles ont du mal à se développer. Elles rencontrent de nombreux obstacles. FranceAgriMer observe leurs manquements pour répondre accroitre sa compétitivité à l’international.  

© Pixabay

La Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, l’Italie et le Portugal concentrent le plus grand nombre d’élevage de caprins d’Europe. Pour autant, ces pays ne disposent pas d’une stratégie de développement. Leurs filières y sont notamment minées par un élevage extensif, une faible automatisation, un manque d’organisation etc.

Un plus grand cheptel mais une plus faible production 

En 2019, le cheptel caprin grec était de 360 000, soit trois fois supérieur cheptel au français (120 000). Cependant, la production grecque est plus faible que la française (300 000 contre 650 000 tonnes) la même année. En Bulgarie, la transformation industrielle est dérisoire en fromage et en yaourt malgré une demande en produits lait 100% caprin en nette augmentation.

Une production majoritairement exportée 

L’essentiel de la production bulgare (80%) est exporté vers d’autres pays communautaires (Roumanie, Grèce, Allemagne etc.) et des pays tiers (Etats-Unis, Liban, Arabie saoudite etc.). Cette incapacité à répondre à la demande est commune à ces pays d’Europe du Sud. En effet, l’absence d’abattoirs adaptés ne permet ni de répondre aux envies des consommateurs tout au long de l’année ni lors des pics de consommation (Pâques, Ascension, Ramadan et Noël).  

Des opportunités pour la viande caprine française 

« La filière française a intérêt à tenir compte des évolutions des autres pays producteurs pour pouvoir répondre à ses objectifs émis dans sa stratégie de développement », expliquent conjointement FranceAgriMer, l’Anicap et la section caprine d’Interbev dans une note. En effet, la France connaît des faiblesses sur son territoire (baisse du nombre d’exploitation par rapport aux années précédentes, obstacles à la production dont la saisonnalité et l’abattage obligatoire en abattoir, consommation nationale peu développée et forte concurrence à l’export). Toutefois, la méthode d’analyse AFOM (Atout, Faiblesses, Opportunité, Menace) permet de mettre en avant les différents atouts et opportunités de la filière caprine française.

Un marché à satisfaire

La France dispose d’une filière organisée et développée. Elle maitrise les techniques des races à viande, est sensible aux exigences sanitaires et au bien-être animal. La France possède des canaux de commercialisation ancrés à l’export notamment en Italie et au Portugal. Il reste encore des nouvelles opportunités, que ce soit en France ou chez nos partenaires habituels, notamment à Noël. De plus, plusieurs marchés n’ont pas été explorés au-delà des frontières de l’Union européenne. Le défi de la filière caprine française est celui de son implantation. Les acteurs pourraient s’approprier et sécuriser le marché en frais en négociation avec les GMS pour la création d’un fond de rayon caprin en rayon boucherie et en fixant avec les opérateurs un planning de production répondant à la demande de Noël à court terme. Mener une campagne de production auprès des consommateurs sur les bénéfices sur la santé de la viande caprine et soutenir techniquement les producteurs pour l’étalement des naissances pourraient être des objectifs à atteindre à moyen terme.

Quelques pistes concernant l'exportation

La France pourrait aussi augmenter ses performances à l’export en menant des opérations de promotion de la viande française de la viande caprine dans l’UE et dans les pays tiers sur financement européens auprès des consommateurs et des distributeurs par exemple à court terme. Sur une plus longue durée (moyen terme), le pays peut continuer de faire une veille sur les pays d’Europe du Sud tout en identifiant des pistes d’amélioration de la compétitivité des produits originaires de France. 

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