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Fromageries
Entreprise à mission : la Laiterie Gilbert s’engage

Afin de montrer que les métiers traditionnels peuvent aussi innover et défendre des valeurs sociétales, la Laiterie Gilbert a rejoint la communauté des entreprises à mission. Témoignage de son cogérant Christophe Chaperon.

De gauche à droite : Cédric Garna et Christophe Chaperon, codirigeants de la Laiterie Gilbert. © Blanccoco_Photographe
De gauche à droite : Cédric Garna et Christophe Chaperon, codirigeants de la Laiterie Gilbert.
© Blanccoco_Photographe

« Ce n’est pas réservé aux start-up, dans les secteurs simples, traditionnels, on peut encore innover ». Tel est le message que Christophe Chaperon veut faire passer. En 2012, il a racheté, avec Cédric Garna, la Laiterie Gilbert qu’il compte transformer d’ici un an en Entreprise à mission. Il a intégré en début d’année la communauté des Entreprises à mission (EAM) sous le parrainage d’Emey Jacquillat, président-directeur général de la Camif, un des pionniers de la communauté, et Jean Moreau, président-directeur général de Phenix, partenaire de longue date de la Laiterie Gilbert. « L’objectif est de profiter de la communauté, des groupes de travail, des commissions pour définir une mission, la faire entrer dans les statuts et trouver des critères pour mesurer et valider notre avancée en interne et externe », explique Christophe Chaperon. La mission, il la définit ainsi en substance : « proposer à des passionnés de se reconvertir et devenir fromagers en proposant au consommateur final des produits authentiques, à un juste prix, tout en limitant notre impact sur l’environnement ».

Entreprise née en 1948 à Grenoble, la Laiterie Gilbert distribue à sa marque des produits de crèmerie, exerce une activité de grossiste en produits laitiers et compte cinq fromageries en propre et bientôt vingt-deux fromageries en franchises (activité lancée en 2015). En 2020, la Laiterie Gilbert devrait réaliser 5 millions d’euros de chiffre d’affaires (7 millions d'euros avec les franchisés) pour 300 tonnes de fromages commercialisées. Des performances en hausse de 30 % par rapport à l’exercice précédent.

Les franchisés : « ce sont des passionnés en reconversion »

« Depuis 2015, nous constatons une évolution notable dans le profil des candidats à la franchise », souligne Christophe Chaperon. Au départ, les candidats étaient surtout des femmes, de 40-50 ans, niveau bac-bac +2, en reconversion après un plan social. « Dès 2017, on a vu plus d’hommes arriver, avec des candidats autour de la trentaine et niveau bac +3 à bac +5. On voit désormais des projets de couple », explique-t-il. Mais tous ont un point commun : « ce sont des passionnés en reconversion ».

Le Covid-19 a un peu ralenti les projets, mais la Laiterie Gilbert ambitionne toujours d’ouvrir cinq à dix fromageries par an (plutôt cinq cette année).

Soutien des fournisseurs locaux pendant la crise

Durant l'épidémie de Covid-19, seules deux fromageries du réseau (l’une, située aux Halles de Grenoble et, l’autre, dans une petite ville de moins de 10 000 habitants) ont souffert d’une baisse de fréquentation, les autres ont plutôt bénéficié d’un afflux des clients, avec des ventes en hausse de l’ordre de 60 %. Et l’enseigne compte bien fidéliser un grand nombre de nouveaux clients. Pendant la période, l’entreprise s’est aussi appliquée à venir en aide à ses fournisseurs locaux ayant perdu de 30 % à 80 % de leurs débouchés avec la fermeture de la restauration et des marchés. « Nous avons maintenu nos volumes, avec des délais de paiement raisonnables, et nous avons encouragé les producteurs à produire des fromages à affinage plus long et accepté d’acheter des lots en surproduction », confie Christophe Chaperon.

Développement du click and collect

Pour développer ses canaux de distribution, la Laiterie Gilbert a acquis en juin 2019 la plateforme lesmaisonsdufromage.fr. Au total, ce sont les 150 références de fromages disponibles en magasins, que l’on retrouve en ligne grâce à une offre de plateaux de saison ou encore de box mensuelles. L’idée avec ce site est plutôt de développer le click and collect pour faire venir les clients en boutiques. La livraison, beaucoup demandée pendant le confinement, ne fonctionne qu'à Paris où les commandes sont passées à une par jour, selon Christophe Chaperon.

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