Entremont et Sodiaal, un mariage forcé ?
La mise en place d’un nouveau groupe coopératif de dimension nationale, toujours en discussion à l’heure où nous mettons sous presse, serait un signe fort donné à la coopération agricole française. Elle constituerait une réponse favorable à son modèle, à la veille de la libéralisation du secteur et au moment où la loi de modernisation de l’agriculture est en discussion au Sénat. Les coopératives voient dans ce nouvel ensemble un point d’équilibre entre le monde privé et le monde coopératif ainsi qu’un moyen de conserver du lait sur l’ensemble du territoire, avant la suppression des quotas laitiers. Si l’Ouest a été mis sous les projecteurs, la majorité des producteurs d’Entremont Alliance se trouvant en Bretagne, le sort du groupe laitier ne laisse pas indifférentes les 49 coopératives laitières de l’Est qui approvisionnent Juragruyère, filiale d’Entremont dans le comté. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, s’est engagé politiquement en faveur de cette issue pour les producteurs d’Entrememont. Mais manifestement, les synergies industrielles ne tombent pas sous le sens. Les discussions au sein du Ciri restent pourtant favorables à la solution Sodiaal. Le groupe coopératif multiplie les réunions pour convaincre les banques d’abandonner une dette de 376 millions d’euros, et satisfaire l’actionnaire majoritaire d’Entremont, CNP (Albert Frère), qui voit dans la remontée des cours des produits industriels laitiers une opportunité de valoriser son capital.