Encore loin de la Silicon Valley
« A-t-on des pôles à la taille suffisante pour peser à l’international ? », s’interroge Romain Lucazeau, chargé de mission à l’Institut de l’entreprise et auteur d’un rapport intitulé « Pôles de compétitivité : transformer l’essai ». Le think-thank émanant de grandes entreprises françaises estime nécessaire de mettre fin à la logique de « saupoudrage » en ramenant autour de 10 à 15 le nombre de pôles nationaux, aidés par l’État. Sans même parler de la Silicon Valley, « véritable mastodonte », l’économiste compare les pôles de compétitivité français aux clusters allemands et japonais « de très grande taille ». Afin que les pôles français gagnent en efficacité, il milite pour « renforcer la place des entreprises ». Et de citer le cas des pôles allemands où les entreprises privées participent obligatoirement à 50 % au moins des financements. Les grands groupes français, qui représentent un levier important à l’export notamment, mériteraient d’être mieux intégrés au dispositif, estime également l’Institut de l’entreprise. Enfin, « les pôles de compétitivité restent un sujet de directeur de recherche et développement et pas suffisamment un sujet de directeur général » regrette plus généralement Romain Lucazeau.