Banques Alimentaires
Dons alimentaires : les industriels doivent s’approprier la plateforme Click Don
Laurence Champier, directrice générale de la Fédération française des banques alimentaires, évoque l’importance d’organiser les dons alimentaires sur tout le territoire. Un don, c’est bien ; un don qualitatif, c’est encore mieux.
Les Marchés Hebdo : Pourquoi avoir signé un partenariat avec l’Ania ?
Laurence Champier : Nous avions jusqu’à présent des conventions de partenariat avec des adhérents de l’Ania. La signature d’un partenariat au niveau national va nous permettre de porter la culture du don et de les structurer. Cela change beaucoup de choses. L’Ania est une structure de poids qui communique et a soutenu la fédération dans la collecte nationale de fin novembre. En 2020, les dons des industriels ont augmenté de 32 %, et les dons via la collecte nationale de 23 %. Ils ont pu compenser les pertes que nous avons eues en ramasse de produits dans la grande distribution entre mars et mai 2020.
LMH : Que représentent les dons industriels dans votre approvisionnement ? Et sur quels produits avez-vous des déficits ?
L. C. : En 2019, 22 % de notre approvisionnement proviennent des dons agricoles et industriels, 23 % des aides européennes et nationales, 11 % de la collecte nationale et 44 % de la grande distribution. Nous manquons de produits protéinés (viande, poisson, œuf), de fruits et légumes (conserve et surgelé), de produits laitiers (frais mais aussi ambiant comme des fromages type Vache qui rit ou Kiri). Nous sommes confrontés à une hausse de la demande. Les aides permettent encore aux précaires d’être soutenus. Mais à la fin de l’état d’urgence au 1er juin 2021, nous ressentirons les vrais effets de la crise.
LMH : De quels efforts avez-vous besoin de la part du monde industriel ?
L. C. : On a des opérations de partage avec Pom’Alliance, Socopa, St Morêt, ODNV qui permettent de donner un produit aux banques alimentaires pour un produit acheté. Nous venons aussi de signer avec Les Paniers de Léa pour des paniers de légumes locaux. Pendant le premier confinement, Bel a dédié une journée de production aux banques alimentaires. Nous voulons inciter les industriels à utiliser la plateforme Click Don, qui permet d’organiser la logistique et de répartir de manière équitable les dons sur le territoire. En 2019, 7 000 palettes ont été distribuées via cette plateforme, et ce chiffre a triplé en 2020. On promeut cette plateforme pour que les industriels se l’approprient. Nous avons aussi besoin de compétences, soit en bénévolat, soit en mécénat, dans le domaine de la logistique, de la gestion d’entrepôt et de la prospection.