Nutrition
Des objectifs ambitieux pour le PNNS 2018-2022
Dans son dernier avis du 9 février 2018, le Haut Conseil de la santé publique a énuméré des objectifs chiffrés ambitieux pour le futur PNNS 2018-2022. Tour d’horizon.
Depuis la mise en place en place du programme national nutrition santé (PNNS) en 2001, les objectifs nutritionnels de santé publique ont comme vocation de structurer les orientations stratégiques et servir de base pour définir les actions prévues dans le cadre de la politique nutritionnelle de santé publique, rappelle le Haut Conseil de santé publique (HCSP). Dans son dernier avis relatif aux objectifs quantifiés du futur PNNS 2018-2022, le HCSP énumère des objectifs chiffrés ambitieux. Ils ont été fixés en prenant en considération les repères nutritionnels révisés qu’il a définis en mars 2017. Ces objectifs doivent permettre l’évaluation du futur PNNS. « La situation vis-à-vis de ces objectifs devra être évaluée à la fin du cycle du PNNS 2018-2022 dans le cadre des enquêtes de surveillance réalisées par Santé publique France », précise le HCSP.
Ils concernent les consommations alimentaires, les apports nutritionnels, les repères transversaux liés à la consommation de produits biologiques et ultratransformés et suivent les repères initialement prévus dans le PNNS.
Augmentation de la consommation de végétaux
Le HCSP présente ainsi des objectifs d’augmentation chez les adultes de la consommation de fruits et légumes par jour, de sorte que 80 % au moins consomment au minimum 3,5 portions de fruits et légumes et que 55 % au moins consomment au minimum 5 portions de fruits et légumes. L’augmentation de la consommation de légumineuses dans la population est également préconisée avec un objectif que 100 % de la population en consomme au moins une portion par semaine. Les produits céréaliers complets (100 % de la population avec un rapport céréales complètes et peu raffinées/produits céréaliers totaux supérieurs à 50 %) et les fruits à coque sans sel ajouté (avec 100 % de la population de plus de 36 mois consomme au moins une portion de fruit à coque sans sel ajouté par semaine) sont également plébiscités.
Mois de viande rouge et de charcuterie
Concernant les produits laitiers, l’objectif du HCSP reste que 100 % de la population consomme au moins un à trois produits laitiers par jour. Pour les viandes rouges, il est question de motiver la population à réduire sa consommation. Le HCSP estime que 100 % de la population devrait consommer moins de 500 grammes de viande par semaine, et détaille les espèces concernées, à savoir bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, cheval, sanglier et biche. Ces objectifs ne concernent pas la volaille, dont aucun repère de consommation n’est indiqué. De la même manière, la diminution de la consommation de charcuterie est encouragée pour atteindre une consommation de moins de 150 grammes par semaine pour l’ensemble de la population française. Enfin, il est préconisé de consommer au moins une portion de poisson par semaine.
Diminution du sel et du sucre
En lien avec les repères nutritionnels, le HCSP préconise sans surprise une diminution de la consommation de sel (à moins de 7,5 g par jour pour 90 % des adultes, et à moins de 10 g par jour pour 100 % des adultes) et des sucres (en dessous du seuil de 100 grammes de sucre hors lactose et galactose par jour pour 100 % de la population et en dessous du seuil de 10 % de l’apport énergétique total provenant des sucres libres par jour pour 100 % de la population). Le HCSP précise que les sucres libres, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), incluent les monosaccharides et disaccharides ajoutés aux aliments et aux boissons par le fabricant, le cuisinier ou le consommateur, ainsi que les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les concentrés de jus de fruits. Il n’est donc pas surprenant que l’objectif de diminuer la consommation de boissons sucrées dans la population soit élevé pour atteindre une consommation d’au maximum un verre de boisson sucrée par jour.
Des objectifs sur le bio et les produits ultra-transformés
Parmi les objectifs se rapportant aux repères transversaux, le HCSP évoque les produits ultratransformés et la consommation de produits biologiques, une première dans le cadre de politique de santé publique. Le HCSP préconise ainsi d’« interrompre la croissance de la consommation des produits ultra-transformés (selon la classification NOVA) » et même de « réduire la consommation de ces produits de 20 % sur la période entre 2018-2021 ». De quoi donner des sueurs froides aux industriels de l’agroalimentaire. En parallèle, le HCSP incite la population à augmenter sa consommation de produits biologiques, de sorte que, pour 100 % de la population, au moins 20 % de leur consommation de fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses par semaine soit issue de produits bios.