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Des économes parmi les consommateurs de vrac
Une partie des consommateurs achète des produits en vrac pour faire des économies. Et pas forcément pour des motifs écologiques. Une étude Nielsen les a caractérisés.
Une enquête de Nielsen sur les habitudes de consommation en vrac dévoile une part de motifs économiques à acheter des aliments (ou autres produits de grande consommation) en vrac plutôt que conditionnés. Le sondage a porté sur 9 900 personnes du Panel Views en décembre 2020. Cette étude était commanditée par Réseau Vrac qui est l’association de promotion et de structuration de la distribution en vrac en France et en Belgique. Ses résultats ont été présentés au 3e « décryptage » de la consommation en vrac le 4 mars par Célia Rennesson, cofondatrice et directrice de Réseau Vrac, et Isabelle Kaiffer, directrice consumer & shopper insights de Nielsen.
Un marché de 1,3 milliard d’euros
Célia Renneson a d’abord quantifié la distribution en vrac : 1,3 milliard d’euros en 2020, en croissance de 8 % par rapport à 2019 ; une faible croissance par rapport au bond de 41 % entre 2018 et 2019. La directrice de Réseau Vrac attribue ce coup de frein à différents facteurs résultant du coronavirus : la crainte de la contagion et la fermeture de meubles de produits en vrac, le choix restreint des magasins pendant les confinements et, enfin, le bond des achats en drive et sur Internet qui sont deux canaux encore peu propices au vrac. « Le vrac est entré dans les habitudes de consommation de 5,4 millions de foyers », a-t-elle déduit de l’enquête Nielsen. À l’époque du sondage, en décembre 2020, 37 % des foyers se déclaraient à nouveau acheteurs en vrac. Ils étaient 40 % en janvier 2020. « Le vrac a retrouvé quasiment tous ses consommateurs », s’est-elle réjouie.
De son côté, Isabelle Kaiffer a rappelé un motif fondamental et invariable du marché du vrac : « acheter davantage de produits limitant les emballages » était la résolution numéro 1 au début de 2020. Si à la fin de 2020, elle était passée derrière d’autres résolutions découlant des frustrations de la situation sanitaire, elle était mentionnée par le même pourcentage de consommateurs : 27 %.
La quantité dont j’ai besoin
Cependant, les motifs pour acheter en vrac dépassent la réduction des emballages. Ainsi, tout d’abord, le plus grand nombre de répondants (37 %) achètent « la quantité dont j’ai besoin » grâce au vrac et 10 % « parce que ça revient moins cher ». Les acheteurs occasionnels ont pesé dans ces résultats. Questionnés sur leurs attentes à l’égard des marques, le plus grand nombre de répondants (70 %) ont exprimé « les mêmes produits qu’elles vendent habituellement, mais en vrac et moins cher ».
Réseau Vrac trouve aussi matière dans cette étude à affirmer que les amateurs de distribution en vrac forment un profil « proche de Monsieur tout le monde ». En effet, seuls 14 % sont des cadres. Plus précisément, 38 % vivent seuls, 40 % habitent en zones rurales ou des villes de moins de 20 000 habitants, 53 % ont plus de 50 ans, 31 % sont retraités et 14 % sont des ouvriers. Ils sont 61 % à acheter en vrac en hypermarchés ou supermarchés contre 52 % en magasins bio. Réseau vrac espère que les fournisseurs et distributeurs tiendront compte des difficultés budgétaires engendrées par la crise sanitaire.