Contrats : où en est la filière bovine ?
Mesure phare de la loi de modernisation agricole, la contractualisation est déjà en place chez plusieurs opérateurs de la filière bovine. La SVA Jean Rozé a montré l’exemple au Salon de l’agriculture en célébrant les dix ans du « Bœuf de nos régions ». Cette production, qui concerne 25 000 animaux sous contrat, reste encore marginale, mais la filiale d’Intermarché souhaite la faire progresser. Un vrai défi, dans un contexte de réduction de l’offre. McDonald’s en fait l’expérience. Afin de sécuriser ses approvisionnements, la chaîne de restaurants noue des contrats depuis 2003 avec les éleveurs de bovins. « Un essoufflement se produit aujourd’hui, déplore le directeur des achats Sébastien Bordas. Environ 12 % des bêtes sous contrat n’ont pas été livrées l’an dernier. La faute au retournement de conjoncture. » Interbev cherche quand même à étendre ce type de démarche, à travers un accord interprofessionnel. Mais les entreprises françaises des viandes (Sniv-SNCP) s’y opposent, s’affichant « contre l’obligation de contractualiser » qu’elles considèrent comme une « contrainte administrative ». Leurs difficultés à s’approvisionner vont pourtant s’amplifier. Après deux années de hausse, la production française de viande bovine est attendue en baisse de 5 % cette année. Les prix devraient donc rester élevés en 2012, à des niveaux records depuis le passage à l’euro. Côté consommation, l’Institut de l’élevage prévoit une baisse simultanée de 2,2 %.