Conflits entre légumiers bio en Bretagne
Les légumiers en agriculture biologique de Bretagne adhérents du Cerafel ont communiqué, cette semaine pour décrire les avantages de la filière « officielle » dans laquelle ils sont engagés, et ainsi répondre « aux attaques » dont ils estiment être la cible depuis plusieurs mois, a expliqué le président de leur section, le Costarmoricain Jean-Jacques Le Bris.
L’atmosphère du légume bio en Bretagne connaît des coups de fièvre depuis des années, notamment à l’occasion des procès qu’intente régulièrement le Cerafel aux producteurs biologiques qui refusent de verser à l’organisation leur cotisation volontaire obligatoire, de l’ordre de 2 à 2,5 % du chiffre d’affaires en moyenne, selon Jean-Jacques Le Bris. C’est une source de discorde permanente.
Du coup, les 23 légumiers qui participent au financement du Cerafel sont régulièrement taxés de tous les maux. Comme de soutenir l’agriculture agrochimique, insulte suprême pour un bio. Constitués en groupe au Cerafel depuis 1997, ils respectent exactement le même cahier des charges, disent-ils, s’adaptent aux mêmes contraintes de cultures et partagent la même éthique.
« Au Cerafel, nous avons une commission parfaitement transparente, poursuit Jean-Jacques Le Bris. (…) Les producteurs bio accèdent aux graines de l’OBS (Organisation bretonne de sélection) au meilleur prix, puisqu’elles sont au même prix que les graines conventionnelles des firmes privées ».
Le Cerafel réfute les accusations
Les 23 bio du Cerafel réfutent avec vigueur une autre accusation faite au Cerafel, selon laquelle les cotisations serviraient à financer les invendus, donc la surproduction, et aucunement des actions marketing en direction du bio. « En 2006, notre groupe de producteurs a consacré 44 000 euros à la communication pour le développement de la bio », souligne Le Bris.
Cette marque régionale qui est aussi le nom du département marketing du Cerafel a même accepté de s’effacer derrière la marque bio du Cerafel, « Carte Tradition ». Sous cette marque et celle des distributeurs, les 23 bio ont produit près de 5 000 tonnes l’année dernière, d’une large gamme.
Compte tenu des nouveaux producteurs qui vont le rejoindre à l’issue de leurs deux années de conversion, le groupe s’étoffera prochainement et les volumes atteindront rapidement 6 000 tonnes. Pour que le légume bio progresse en Bretagne, « il faut que les conventionnels vivent en harmonie avec le bio, la reconnaissance mutuelle est possible, chez nous elle existe », dit Jean-Jacques Le Bris.