Comment stimuler l'appétit des enfants
40 % des enfants de moins de 18 ans mangent moins d'un fruit et légume frais par jour. Ce chiffre alarmant a été constaté par une étude du cabinet ABC+, financée par FranceAgriMer et Interfel. Pourtant 92 % des parents d'enfants faibles consommateurs interrogés se disent d'accord avec l'affirmation « les fruits et légumes sont indispensables pour rester en bonne santé ». Mais les injonctions ne donnent pas envie et n'alimentent pas un imaginaire positif. Seuls 66 % les jugent délicieux, contre 81 % des consommateurs réguliers.
Pour les légumes, le tableau est assez sombre. Selon l'étude, ils souffrent d'un quintuple déficit aux yeux des enfants et de leurs parents. Leur goût est trop fade (haricot vert) ou trop prononcé (chou). Leur aspect est trop terne. Leur odeur est jugée trop forte par les petits. La texture est peu appréciée, trop pâteuse et enfin, surtout pour les adolescents, ils ne rassasient pas assez. Préparer des légumes frais nécessite du temps, que les mères qui travaillent n'ont pas forcément. Elles avouent aussi clairement ne pas vouloir « lutter le soir pour faire manger des légumes ». L'enfant est roi à table et les mères n'hésitent pas à servir des plats peu équilibrés, pensant, souvent à tort, qu'ils ont mangé des légumes à la cantine. Les fruits s'en tirent beaucoup mieux. Les enfants aiment leur goût sucré et les jugent bien plus pratiques, en particulier au goûter.
Rompre avec les injonctions, mettre le plaisir en avantLes campagnes verticales à valeur injonctive semblent avoir vécu. Le message « cinq fruits et légumes par jour » est bien connu, mais il culpabilise les mères peu consommatrices, et n'influence pas vraiment les choix des enfants. Il est important d'agir tôt, car plus l'enfant grandit et devient autonome, moins il va manger de fruits et légumes frais s'il n'en a pas pris l'habitude. Les enfants ne sont pourtant pas définitivement fermés aux fruits et légumes puisque seuls 10 % des petits consommateurs déclarent ne pas les aimer du tout.
Pour réhabiliter les fruits et légumes aux yeux de ces faibles consommateurs, il s'agit de les rendre désirables. L'étude prescrit donc une initiation au plaisir dès le premier âge, auprès des mères, certes, mais aussi via les grands-parents, les enseignants ou les pé” diatres. Si les enfants, déjà souvent prescripteurs des repas, veulent manger des légumes, toute la famille en profitera. Les approches les plus efficaces sont directes, incluant une dégustation et des activités ludiques. Si les enfants abordent plus facilement les fruits et légumes, les parents pourront peut-être trouver des moyens de contourner la « corvée » qu'ils représentent, en ayant par exemple davantage recours aux surgelés ou à des recettes simples (soupes, gratins) appréciées des enfants.
“ Dégustations et activités ludiques sont efficaces
Les enfants d'aujourd'hui sont les parents de demain. Or, il apparaît clairement que le déficit de consommation des parents se transmet aux enfants. Seules 35 % des mères d'enfants peu consommateurs mangeaient au moins un fruit et légume frais par jour quand elles étaient petites (contre 65 % pour les mères de consommateurs réguliers). Elles connaissent aussi moins de types de préparation.