Céréales : des prix sous pression
La Commission de Bruxelles chiffre en définitive les exportations de blé tendre de l’Union européenne vers les pays tiers, pour la campagne 2018-2019, à 20,26 Mt, contre 20 Mt en 2017-2018. Dans ce bilan, la France figure en très bonne place, avec 9,4 Mt soit 1,3 Mt de plus que pour la précédente campagne ; c’est 150 000 t de moins que le prévoyaient les bilans prévisionnels de FranceAgriMer, conséquence du fort ralentissement des sorties en fin de campagne : 37 500 tonnes contre 5 399 000 t l’an dernier, à date. À propos de statistiques, rappelons que les premières prévisions de récolte du ministère de l’Agriculture comprennent 37 Mt de blé tendre, un bon résultat qui n’a pas été entamé par le moment caniculaire et qui contribue à la pression exercée par les premières entrées conséquentes de moissons sur les prix. Ceux-ci ont décroché de Chicago à Euronext, le physique s’alignant sur cette tendance qui devrait inciter les pays importateurs à acheter ; après l’appel d’offres algérien, auquel la France a probablement participé, c’est l’Egypte qui a lancé un nouveau tender réalisé en blé roumain pour 180 000 t et russe pour 60 000 t. La perspective d’une abondante récolte d’orge accentue la pression sur les cours. Le maïs est quasi stable ; au 30 juin, la Commission comptabilisait des entrées de maïs pays tiers dans l’UE au niveau record de 23,7Mt, contre 17,7 il y a un an et 10 Mt de plus que l’année précédente à la même date. Dans ce climat globalement baissier, le colza se singularise, soutenu par la faible perspective de récolte encore aggravée hier : 3,64 Mt, 27 % de moins que l’an dernier et le plus bas niveau depuis 2003.