« Ce lobbying antispéciste commence à agacer »

Les Marchés Hebdo : La décision de la Cour suprême des États-Unis validant l’interdiction de vendre du foie gras en Californie vous met en colère, pourquoi ?
Michel Fruchet : Cette décision de justice empêche de commercialiser un produit marchand sain, où on va là ? C’est dû au lobbying antispéciste qui commence à agacer. Cette affaire a été reprise médiatiquement. Certes, cela n’aura aucun impact économiquement. L’histoire remonte à 1999, quand les États-Unis ont doublé les taxes à l’entrée du foie gras. Aujourd’hui, personne n’a l’agrément USDA. Mais c’est le principe qui nous énerve.
LMH : Craignez-vous que cette décision fasse tache d’huile ?
M. F. : Même pas, honnêtement. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il peut se passer, mais la consommation de foie gras progresse. Lors de notre enquête réalisée en pleins mouvements sociaux, 70 % des gens interrogés disaient vouloir consommer du foie gras. On est sur un socle de consommation solide. Face aux attaques, il ne faut pas répondre du tac au tac, c’est une perte de temps, mais il nous faut plus communiquer auprès des consommateurs. Maintenant que nous maîtrisons les règles de biosécurité, il nous faut ouvrir les élevages et les usines. Il y a dix ans, on disait vivons cachés, c’est une bêtise ! On ne maltraite pas nos animaux, il faut convaincre les gens.