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Carrefour veut renforcer son offre de produits issus de l’agroécologie

« Nos consommateurs veulent savoir d’où viennent nos produits, quels effets ils ont sur l’environnement. L’agroécologie est un travail concret qui permet d’améliorer la qualité des produits, de donner du sens et une information crédible », exprimait Jérôme Bédier, directeur général délégué du groupe Carrefour, lors du premier Forum des solutions de l’agroécologie, organisé le 29 juin par l’enseigne de distribution.

L’évènement réunissait à Paris plus de 150 fournisseurs et producteurs, ainsi que des entreprises proposant des solutions innovantes et des collaborateurs de Carrefour. L’objectif était d’échanger sur des savoir-faire, de développer des relations commerciales et de coconstruire des plans d’actions autour de cette approche associant performances économiques et environnementales. « Pour Carrefour aujourd’hui, l’agroécologie s’appuie sur quatre piliers : la réduction de l’utilisation des pesticides chimiques ; la diminution du recours aux antibiotiques ; le bien-être animal et la préservation de la biodiversité, tout en garantissant le bon goût des produits », explique aux Marchés Hebdo Bruno Lebon, directeur des produits frais chez Carrefour.

Ce forum fut d’ailleurs l’occasion pour Jérôme Bédier d’annoncer la création par la Fondation Carrefour d’un fonds visant à financer des programmes pour améliorer la biodiversité. Il sera abondé de 1 million d’euros par an pendant trois ans.

Des fraises sans pesticides après floraison

La prise en compte de l’agroécologie par le distributeur se fait principalement au sein des Filière Qualité Carrefour, en pleine expansion. Au nombre de 96 aujourd’hui, elles ont connu une croissance de 5 % en 2016 et « la tendance se confirme pour 2017 », déclare Bruno Lebon. Forte du plébiscite des clients pour ces produits, l’enseigne travaille à augmenter leur diffusion, pour qu’ils soient commercialisés dans le plus de magasins possible. « L’an dernier, nous nous sommes donné pour objectif d’aller plus loin dans cette démarche d’agroécologie. Nous voulions amener plus de différenciations pour créer de la valeur, et que ces bénéfices soient perçus et compris par les consommateurs », indique Bruno Lebon.

Carrefour a donc participé à la coconstruction d’une filière fraises cultivées sans pesticides de synthèse après floraison, avec plusieurs maraîchers du Sud-Ouest et de Sologne. « L’idée n’est pas d’attendre des producteurs qu’ils nous fournissent un produit imposé, mais bien de travailler avec eux, de les accompagner pour coconstruire ces filières. Cela passe par la mise à disposition d’expertises techniques que nous pouvons avoir en interne, de mise en relations avec d’autres partenaires et d’un accompagnement financier. Pour la filière fraises par exemple, cette année nous avons intégré les coûts complémentaires de l’agroécologie au prix d’achat », développe le directeur des produits frais.

La production doit progressivement monter en puissance. De 10 % des volumes de fraises Filière Qualité Carrefour en 2016, les fraises cultivées sans pesticides de synthèse devraient atteindre 50 % des volumes cette année.

Une filière veaux sans antibiotiques

Lors de ce forum, Carrefour a également annoncé le lancement de deux nouvelles filières s’inscrivant dans la démarche d’agroécologie : une filière veaux nourris sans OGM et élevés sans antibiotiques à partir de deux mois et demi, et une filière de pêches cultivées sans pesticides de synthèse dès la floraison. La filière veaux est donc la sixième filière animale du distributeur français à être garantie sans traitement antibiotique, après le poulet fermier, le porc, les œufs plein air (sans traitement antibiotique pendant la période de ponte), le saumon de Norvège et les crevettes de Madagascar. Elle a été montée en partenariat avec une quarantaine d’éleveurs bretons et l’abattoir Jean Chapin, situé à Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine).

Pour 2017, 4 000 veaux seront commercialisés, dans une dizaine de magasins de la région parisienne et dans des hypermarchés bretons.

Placer ces filières dans le cœur de marché

La filière pêche sans pesticides de synthèse après floraison n’en est encore qu’à ses débuts. Les trois producteurs du sud de la France engagés devraient fournir 150 tonnes de fruits cette année. Le nouvel étiquetage informant les consommateurs qu’elles sont cultivées sans pesticides de synthèse après floraison ne sera mis en place que l’an prochain. « Nous souhaitons placer ces filières dans le cœur de marché. Les produits doivent être bons, avec par exemple un taux de sucre minimum fixé dans le cahier des charges de la pêche, meilleurs pour l’homme et l’environnement, mais aussi rester accessibles financièrement. Nous devons trouver un équilibre entre un prix satisfaisant pour le client et un prix payé au producteur, dont les coûts sont supérieurs au standard », précise Bruno Lebon.

Pour valoriser sa démarche auprès des consommateurs, Carrefour a entrepris de communiquer davantage sur ses engagements. L’enseigne a mis en place un étiquetage plus lisible pour les produits de ses Filière Qualité, en a revu la signature en « mieux produire pour mieux se nourrir » et diffuse depuis mars une nouvelle campagne de publicité « meilleur chaque jour ».

Plus d’exigences en matière de bien-être animal

La prise en compte du bien-être animal est l’un des éléments clés de la démarche d’agroécologie engagée par Carrefour. La moitié de la viande de porc Filière Qualité Carrefour est issue d’animaux non castrés et 100 % de la viande de bœuf Filière Qualité Carrefour est issue d’animaux ayant accès aux pâturages. Carrefour commercialisera d’ici à la fin de l’année du lapin élevé sans antibiotiques en habitat alternatif plus adapté au bien-être. L’enseigne travaille à la mise en place d’un référentiel sur le bien-être animal. « Nous sommes en train d’échanger avec d’autres acteurs de la profession sur la mise en place d’un possible label permettant de réassurer le consommateur », confie Bruno Lebon, directeur des produits frais chez Carrefour.

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