Cadbury-Schweppes : un roi du bonbon et des boissons
À la manière des enfants qui constituent en partie sa cible, le groupe britannique s’est gavé de confiseries et de boissons sucrées à un rythme impressionnant ces dernières années. Les marques de bonbons Carambar et Kréma, les chewing-gum Trident et Dentyne ainsi que les soft-drinks Orangina, Oasis ou encore Seven UP sont tombés dans l’escarcelle de Cadbury-Schweppes, qui contenait déjà des marques prestigieuses comme Hollywood, Canada Dry ou Dr Pepper. Réalisée en peu de temps, cette boulimie d’acquisitions a provoqué quelques difficultés de digestion. Du coup, le groupe britannique a avoué qu’il a souffert du mal classique qui frappe toutes les firmes ayant voulu grossir trop vite, avec une « structure organisationnelle complexe » et des « coûts disproportionnés ». Conscient d’une nécessaire réorganisation, Cadbury-Schweppes s’astreint à présent à un régime draconien, baptisé « Fuel for growth », du « carburant pour la croissance ».
En quatre ans, le groupe compte ainsi supprimer 10 % de ses emplois et 20 % de ses usines, soit 5 500 postes et plus de 26 sites de production. L’objectif étant in fine d’économiser environ 575 millions d’euros par an d’ici la fin 2007. Au cours de l’assemblée générale qui s’est tenue vendredi dernier, le groupe a commenté l’activité des premiers mois de l’année 2004, jugée « satisfaite », dans la droite ligne de l’amélioration observée au dernier trimestre 2003. Cadbury Schweppes a également prévu de réaliser une croissance des ventes conforme à ses objectifs au premier semestre 2004, soit un chiffre compris entre +3 et +5 %. Le groupe, qui réalise 61 % de son CA dans la confiserie et 39 % dans les boissons (troisième groupe mondial derrière Coca-Cola et Pepsico) a déclaré avoir gagné des PDM au Royaume-Uni, son marché le plus important. Il a néanmoins laissé entendre que la situation est pour lui plus difficile en France où la demande de boissons a été molle dans un marché « concurrentiel ». Mais Cadbury Schweppes n’est pas à plaindre : depuis l’annonce du plan de restructuration « Fuel for growth » en octobre, le titre n’a cessé de progresser.