Bretagne : la filière bio cherche à recruter des producteurs
Selon les producteurs en agriculture biologique de Bretagne, l’horizon se dégage peu à peu et laisse entrevoir de réelles perspectives de développement, ont-ils fait savoir la semaine dernière, lors de l’assemblée générale de l’interprofession bretonne à Loudéac (Côtes d’Armor). « La consommation s’ancre, les besoins en matière première augmentent, c’est pourquoi nous faisons passer le message : le bio recrute », a indiqué Yves Jan, président d’Interbio Bretagne et producteur de lait en Ille-et-Vilaine.
La Bretagne n’apparaît encore qu’au neuvième rang des régions françaises, selon la surface agricole utile qu’elle consacre à l’agriculture biologique (2,1 %). En 2005, 908 agriculteurs exploitaient sur le mode biologique uniformément dans les quatre départements. Hormis l’important groupe de boulangers et bouchers en bio, Interbio Bretagne compte 167 entreprises qui intègrent le bio dans leur gamme, en totalité pour 21 % d’entre elles.
Mais Interbio Bretagne est persuadée que le marché du bio peut décoller durablement. L’interprofession se fonde sur le baromètre de l’Agence Bio qui « annonce une période favorable pour le développement de la consommation des produits biologiques ». Elle avance plusieurs indices qui confortent cette prévision.
Un développement grâce aux MDD
Le bio ne se cantonne plus uniquement aux circuits spécialisés, la GMS l’accueille désormais sous ses MDD. En Bretagne en 2006, les transformateurs de la région ont fait savoir qu’ils manquaient d’un approvisionnement régulier. Le conseil régional de Bretagne soutient explicitement l’agriculture biologique, aux côtés de l’agriculture conventionnelle.
Maintenant, il faut trouver de nouveaux agriculteurs, ce qui n’est pas une mince affaire en Bretagne, même si Interbio Bretagne sait qu’un agriculteur sur deux prendra sa retraite en Bretagne d’ici à 2020. L’interprofession a décrypté, lors de son assemblée générale, le volet régional d’une étude nationale commandée au cabinet TLB (Paris) sur les passerelles existantes ou à créer entre le bio et le conventionnel.
Les idées préconçues attribuent au mode biologique un désavantage économique (moins de rendement) et une surcharge de travail par rapport au conventionnel, explique en substance Yves Jan. Or de plus d’agriculteurs sont favorables à ce mode de production, poursuit ce dernier. Interbio Bretagne estime que 20 % des agriculteurs bretons sont des sympathisants, et potentiellement des futurs agriculteurs bio qui ont songé ou songent à se convertir. Son objectif ? 10 % de la SAU bretonne en bio en 2013. Un chiffre fou, mais les comptes ronds sont séduisants.