Bourgogne : le vin assommé
Pour le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (CIVB), le couperet vient de tomber. La Cour d'Appel a confirmé, le 9 juin, la décision du Tribunal de grande instance de Paris d'interdire sa campagne publicitaire au motif qu'elle est "constitutive d'un trouble manifestement illicite". La Cour d'Appel a également légitimé son jugement en mettant en avant les commentaires rédigés par le BIVB sur son site internet : "les vins de Bourgogne révèlent un univers fait d'élégance, de légèreté et de modernité (...) propre à séduire de jeunes adultes mais aussi un public de connaisseurs". Dans quelle mesure peut-on être considéré comme irresponsable à cet égard, s'interroge le CIVB qui, découragé, "ne voit plus comment continuer à valoriser les spécificités des vins de Bourgogne à travers la mission de communication que lui a confié l'Etat". En attendant que les initiatives parlementaires prennent forme, la justice a tranché : le moyen est simple et édicté par le code de santé public. N'en déplaisent aux publicitaires, pour parler de vin toute référence poétique est à proscrire, on ne peut que se référer au degré d'alcool, à l'origine, à la dénomination, à la composition, au nom du producteur et au mode d'élaboration.