Bordelais: des viticulteurs lancent un « ultimatum» aux négociants
La FDSEA de Gironde a adressé mercredi à Bordeaux un «ultimatum» aux négociants, estimant que les prix qu’ils proposent sur certains vins « ne rémunèrent pas les viticulteurs» et leur a demandé un « effort de solidarité» vis-à-vis de ces derniers.
Lors d’une rencontre avec la presse, le président de la FDSEA, Claude Lurton, a souligné qu’« en dessous de 1 000 euros, le prix n’est pas rémunérateur». Or, actuellement, le prix en vrac des Bordeaux génériques - Bordeaux et Bordeaux supérieurs, soit la majorité de la récolte dans le Bordelais - est tombé à un prix plancher inférieur à 800 euros le tonneau (900 litres). En 1997 et 1998 - période d’euphorie et de spéculation -, le tonneau de Bordeaux rouge est monté jusqu’à 1.500 euros.
« Toutes les semaines, en ce moment, c’est 50 euros de moins le tonneau», a déploré Philippe Blanchet, secrétaire général de la FDSEA. Les dirigeants du syndicat ont appelé les « négociants à jouer le jeu» et à « faire un effort» sur les prix, alors que la filière viticole bordelaise traverse une période de crise, due notamment à une surproduction mondiale, la baisse des ventes de Bordeaux tant en France qu’à l’export et un contexte économique morose. Pour le syndicat, il s’agit d’un effort de solidarité, alors que « sur le terrain, certains viticulteurs connaissent de grandes difficultés». Selon Philippe Blanchet, nombre d’entre eux se seront déclarés en faillite d’ici à la fin de l’année. L’appel du syndicat intervient alors que se prépare la récolte 2004.