Beurre, poudre, un vent de panique
La collecte française de lait de vache a atteint 14,917 milliards de litres sur les sept premiers mois de l'année. C'est 7,4 % de plus que sur la même période de 2013, selon les données de FranceAgriMer. Le prix du lait est stimulant et la météo a permis aux éleveurs de disposer de bonnes ressources fourragères. Un dynamisme qui se retrouve dans l'ensemble de l'Europe à 28, où la collecte a progressé au premier semestre de 5 %, soit 3,7 Mt supplémentaires par rapport à 2013 selon l'Institut de l'élevage (Idele).
Des surplus tournés vers l'exportSuite à cette collecte abondante, les industriels ont développé leur production. Au premier semestre, les fabrications françaises de beurre dépassaient de 6 % leur niveau de 2013, à près de 194 000 tonnes. Les fabrications de poudres de lait se sont envolées à plus de 607 000 tonnes (+26,4 %). Si la consommation intérieure est jugée bonne, elle ne peut absorber tous ces surplus. La France s'est donc tournée vers l'export. Nos envois de poudres de lait écrémé, à 125 000 t, ont grimpé de 40,3 % et ceux de beurre, à 22 800 t ont progressé de 11,2 % selon FranceAgriMer. L'annonce de l'embargo russe a créé la panique dans ce contexte. La Russie est le premier client de l'Union européenne. En 2013, elle a capté 33 % de ses exportations de fromage et 28 % de ses envois de beurre. L'Idele estime à plus de 120 000 t de fromage et 20 000 t de beurre les volumes qui auraient dû partir en Russie au second semestre. Les opérateurs craignent l'arrivée de ces volumes communautaires sur le marché français ou chez nos clients habituels.
Les importations russes de fruits et légumes en provenance de l'Union européenne à 28
Volumes moyens entre 2011 et 2013, en tonnes Importations venant de l'UE, part de l'UE à 28 dans le total des importations et part de la France dans les envois de l'UE
de 98 704 26,34 % L'embargo russe ne semble concerner directement que les producteurs de choux-fleurs français, dont 4,5 % de la production est envoyée en Russie. Si 26 % des envois de pommes de terre par l'UE émanent de la France, les volumes sont en réalité très faibles par rapport à la production. La menace est plutôt celle d'un afflux de production de nos voisins faute de débouchés russes. 60 % de la production polonaise de poires et 23 % de celle de pommes, tout comme 30 % des poires belges prenaient le chemin de la Russie en 2013. En 2012, ce sont 27 % des kiwis grecs qui ont été envoyés en Russie. Source : FranceAgriMer d'après Russie Statistiques Import INFOGRAPHIE LES MARCHÉS
Cotations Sources : FranceAgriMer, RNM, MPB, MEG, Les Marchés, Atla, Euronext