Beurre : « il est actuellement très difficile de contractualiser »
Les Marchés Hebdo : Quelles sont les conséquences pour les biscuitiers de la hausse du cours du beurre ?
Fabien Castanier : Entre mai 2016 et mai 2017, les prix du beurre ont fortement augmenté, de 92 %, sur la base d’un prix moyen constaté sur ces deux périodes. Sur les beurres d’origines régionales, bio ou frais, c’est encore plus tendu. Beaucoup de nos adhérents utilisent ces beurres pour la fabrication de spécialités régionales. Et cette hausse a un effet majeur pour les entreprises, que nous avons évalué à 68 millions d’euros. D’où notre prise de parole pour sensibiliser la distribution à ce contexte et accompagner la filière pour que cet impact soit pris en compte dans les négociations. Depuis quatre ans, les prix à la consommation des biscuits et gâteaux connaissent une déflation de 4,7 %. La situation est aujourd’hui exceptionnelle.
LMH : Y a-t-il un risque d’arrêt de production dans les mois à venir, en raison du manque d’offres ?
F. C. : Il y a un fort risque de rupture d’approvisionnement en beurre. Nos adhérents connaissent déjà des livraisons partielles ou des retards de livraison. Au-delà de 2 à 3 mois, il est actuellement très difficile de contractualiser. Les fabricants vont essayer de continuer à produire parce que s’ils ne livrent pas la distribution, ils auront en plus des pénalités. Mais certains s’inquiètent de la situation à venir dès cet été.