Anticiper les difficultés
Ne pas attendre la dernière limite pour alerter l’État sur ses difficultés : tel un élément de langage, ce message est largement relayé par les 22 commissaires au redressement productif nommés en juillet. « Les contacts doivent être pris le plus tôt possible. Les entreprises qui viennent nous voir sont proches de la cessation de paiement. Elles viennent quand il n’y a plus rien à faire », souligne Stéphan de Ribou, commissaire au redressement productif pour la Région Bretagne. « 75 % des entreprises faisant part de leurs difficultés en amont s’en sortent. 75 % des entreprises placées en redressement ne s’en sortent pas, commente pour sa part Philippe Malizard, commissaire pour la Région Centre. Si les chefs d’entreprise demandaient de l’argent avant d’en avoir besoin, ils n’auraient pas de soucis ». Une opinion partagée par le commissaire breton qui évoque le cas d’une cidrerie en difficulté faute d’avoir trouvé les soutiens financiers adaptés à son développement. S’ils reconnaissent que « les banques prêtent moins facilement », ces hauts fonctionnaires affirment pouvoir intervenir auprès des directeurs régionaux de la Banque de France pour appuyer un dossier.