Boissons
Antésite : du concentré de réglisse aux jus bios
Après avoir vécu du concentré de réglisse, l’entreprise Antésite s’est spécialisée dans l’aromatisation des boissons aux extraits végétaux. Nouvelle étape : les boissons bios.
Après avoir vécu du concentré de réglisse, l’entreprise Antésite s’est spécialisée dans l’aromatisation des boissons aux extraits végétaux. Nouvelle étape : les boissons bios.
« La meilleure façon de boire de l’eau, c’est Antésite », clame le site Internet de l’entreprise qui produit dans l’Isère ce concentré de réglisse en flacon de forme allongée. Au début du XXe siècle, l’apothicaire Noël Perrot-Berton a pu colporter ce slogan aux hôpitaux de Lyon où il exerçait. C’est à lui que les archives de la société Antésite attribuent l’invention en 1898 de l’élixir sans alcool ni sucre, dont quelques gouttes rendent l’eau plus désaltérante. L’entreprise Antésite a perpétué l’ancestrale recette jusqu’à nos jours, y adossant depuis 2013 des arômes de citron, de menthe, de pomme cannelle ; neuf nouvelles saveurs en tout.
Le tournant des boissons aux extraits
Antésite est bien plus qu’une entreprise spécialisée dans la réglisse. Le tournant est pris en 1990. Elle est alors reprise par le beau-père de l’actuel patron Adrien Mollard. La famille acquiert aussi une société de Nancy, Noirot, également centenaire. Fondée par un botaniste liquoriste, Noirot fabrique des extraits de plantes et de fruits ainsi que des boissons alcoolisées.
Les cœurs de métier et équipements sont réunis sur le site isérois d’Antésite, à Voiron. Dès lors Antésite produit des extraits et arômes qui sont vendus dans l’industrie et viennent aromatiser les boissons avec ou sans alcools de la maison, dont une gamme de vins aromatisés qui sera lancée en 2011.
Adrien Mollard a 27 ans en 2008 quand il hérite de la société Antésite. Il a alors l’intention de rafraîchir l’outil autant que les produits. Il investit 3,5 millions d’euros en 2013 dans les équipements, comprenant une machine à distiller et une salle blanche. C’est lui qui décide de décliner les saveurs d’Antésite. Il poursuit la démarche innovante en consacrant deux ans de recherche et développement avec des aromaticiens à la mise au point de nouveaux concentrés. Ce seront les deux nouveaux « aromatiseurs » d’eau Thésite (à base de thé) et Fruisite (à base de fruits). Ceux-ci sont, comme l’Antésite, sans sucre ajouté, sans édulcorant, sans conservateur et 100 % naturels. Puis l’idée germe d’investir le créneau des boissons pour enfants. Ce seront les jus P’tit Fruisite, apparus cet été sous le label bio AB.
Il y a peu d’acteurs qui proposent des sirops bios
Adrien Mollard admet que le marché des sirops est très concurrentiel, « mais il y a peu d’acteurs qui proposent des sirops bios et nos recettes contiennent plus de jus concentré de fruits que la moyenne », argumente-t-il. Quant aux jus de fruits pour enfants, « nous sommes les seuls à proposer du bio, sans sucre ajouté, sans édulcorant ; nos recettes sont faites de 70 % de jus concentré et d’eau ; c’est ce qui marque notre différence », assure-t-il.
Projet de nouvelle usine
Si Antésite et ses quarante salariés mènent à bien le plan de croissance, ils s’installeront dans trois ans dans une nouvelle usine durable (à énergie solaire, récupération d’eau, chaudière à végétaux…) où n’entreront que des matières premières biologiques.
Une croissance programmée
Antésite s’est fixé des objectifs de vente à trois ans pour ses boissons aux extraits de plantes et concentrés de fruits : 2,5 millions de bouteilles par an pour la gamme des concentrés Antésite, Fruisite et Thésite ; 250 000 bouteilles pour les sirops bios 6ro, et, enfin, 1 million de packs pour les jus de fruits bios pour enfants P’tit Fruisite. Son objectif global, toutes gammes confondues, est de 3,5 à 4 millions de bouteilles par an. Ces marques sont distribuées dans 70 % des GMS (Carrefour, Super U, E.Leclerc, Casino, Intermaché, Cora…). Le réseau de distribution doit s’élargir aux grandes surfaces biologiques ainsi qu’aux cafés, hôtels et restaurants. Le chiffre d’affaires attendu pour 2018 est de 7 millions d’euros. Présente en Afrique du Nord, l’entreprise veut élargir sa part d’export aux États-Unis, au Brésil et en Australie afin de passer de 10 % à 35 % du chiffre d’affaires.