ALLEMAGNE
Le front laitier craque de toute part
L’affaire des contrats avec Aldi provoque maintenant la désunion au sein de l’industrie laitière. D’un côté, les trois industriels signataires du contrat avec le discounter : Campina, Milch Union Hocheifel (MUH) et la laiterie Müller. De l’autre, la laiterie coopérative Humana Milchunion, n° 2 laitier allemand, qui refuse désormais toute collaboration au sein de la Fédération de l’industrie laitière (MIV) avec les titulaires de ces contrats, et qui dénonce même son adhésion à ladite Fédération. Partout où les membres des deux camps se rencontrent sur les marchés (Humana et le n° 1 Nordmilch d’un côté, les trois signataires avec Aldi de l’autre) il y a des incidents. La crise s’étend au centre commun de formation laitière de Krefeld existant depuis 50 ans, où un grave désaccord a surgi sur l’avenir de l’institut. Humana et Nordmilch ne veulent plus participer aux réunions où les autres siègent. La MIV se voit reprocher des erreurs de management dans cette affaire, et surtout de fausses déclarations de solidarité. Nordmilch, récent adhérent du MIV, hésite encore à claquer la porte. À la Fédération de la Coopération, les explications de gravure sont tout aussi directes, en particulier sur l’impression donnée d’une entente sur les prix. Ces explications se sont traduites par une critique sévère et publique du président Manfred Nüssel à l’encontre du DBV, accusé de s’être mêlé à la négociation des prix et qui a cru pouvoir mettre hors-jeu les lois du marché. On a mobilisé des paysans contre leurs propres entreprises, dit-il ! Pour lui, contre des promesses aussi irréalistes que celles du conseil d’administration de la Fédération des producteurs de lait, il faut mobiliser les dernières forces des « gens raisonnables. »
Industrie de la viande : les investissements repartent
Le secteur allemand des machines de transformation de viandes est optimiste face à la fin de la crise ESB et au développement de la consommation de viandes dans les pays émergeants. La consommation de viandes reprend et dans beaucoup de pays la transformation des viandes est encore insuffisamment développée. D’après une enquête récente 63 % des entreprises allemandes de transformation de viandes envisagent d’investir dans les deux ans à venir. Ils complètent la boucherie classique en investissant en équipements leur permettant de devenir offreurs d’un assortiment élargi de produits et de services (lire à ce sujet nos compte-rendus du salon IFFA). La Fédération des bouchers cite le chiffre de 95 % des bouchers qui envisagent des investissements d’un montant moyen de 62 000 euros selon une enquête interne.
Le secteur allemand de la machine et des équipements de transformation de viandes comprend 80 entreprises PME avec 6 500 salariés et 520 apprentis. Il passe pour être leader mondial de la spécialité. Entre 1998 et 2002 le marché mondial pour ces machines serait passé de 858 mio _ à 1,02 Md _.
Th. Muller fait de la croissance externe aux Pays-Bas
La laiterie allemande Th. Müller achète la marque Almhof (desserts lactés) à la laiterie Uniekaas Veenendaal (NL) qui veut se concentrer uniquement sur les fromages. Depuis 2002 Th Müller était présente sur le marché néerlandais avec la marque Froop. Elle renforce sa position face à la dure concurrence de Campina et de Friesland Coberco. Müller devient n° 3 sur ce marché.
- à propos : avec une camionnette en forme de vache et bruyamment sonorisée, Greenpeace poursuit son harcèlement contre la laiterie Müller, parce que celle-ci refuse de signer une déclaration de non-utilisation des OGM dans les aliments du bétail utilisés par ses producteurs.