Allégations nutritionnelles et santé : débat toujours en cours
L’étiquetage des atouts nutrition et santé des produits alimentaires fait l’objet d’une vaste réflexion en France, au moment où l’UE échafaude une réglementation des allégations nutritionnelles et de santé. Lors d’une conférence qui rassemblait au Sial des représentants des consommateurs, industriels et distributeurs, tous ont convenu que la nutrition santé constituait « une fantastique opportunité pour créer de la valeur ».
L’industriel qui n’intègrera pas ces nouvelles règles « quittera le marché », a même estimé Jean-René Buisson, président de l’Ania. Mais les consommateurs s’inquiètent. Depuis l’adoption en mai par le Conseil des ministres européens de la Santé, du principe d’un projet de règlement sur ce sujet, les corporations s’activent pour proposer leurs propres règles.
Côté industriel, Jean Martin a rappelé que la Confédération des industries agroalimentaires de l’Union européenne avait déposé, fin juin, un projet d’étiquetage auprès de Markos Kyprianou, commissaire en charge de la santé et de la protection des consommateurs. « Dès le lendemain, sept grandes sociétés le mettaient immédiatement en place ». En gage de bonne foi et pour appuyer leur point de vue.
Charte d’auto-régulation
La FCD tente aussi d’établir une « charte dans le cadre de l’autorégulation avec des allégations santé simples, homogènes et laissant place à la créativité», a expliqué Jérôme Bédier. Mais les points de vue entre enseignes restent encore assez éloignés. Frédérique Pfrunder, de l’association CLCV, a rappelé qu’elle n’était guère favorable à des allégations définies uniquement au sein d’une corporation. « L’autorégulation n’est pas toujours satisfaisante.» Selon elle, une part de réglementation doit s’imposer pour éviter des dispositifs différents entre industriels et distributeurs.
Des points de convergence sont néanmoins apparus. Consommateurs, industriels et distributeurs ne veulent pas d’allégations santé « à l’américaine » sur des produits littéralement couverts de noms et de dosages. Ils disent être conscients de l’urgence d’une situation nutritionnelle parfois difficile chez les jeunes générations confrontées à l’obésité. « Attention de ne pas parler de l’aliment que sous l’angle nutritionnel. Il faut d’abord parler de plaisir », a dit Jérôme Bédier avec l’assentiment des autres participants.