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Agroalimentaire : le secret de la résilience irlandaise à l’export

L’Irlande reste très performante sur ses exportations agroalimentaires, qui ont dépassé 16 milliards d’euros en 2023. Produits laitiers et viande comptent pour plus de 65 % de ce résultat. La France reste une destination phare, alors que les envois vers l’Asie et les États-Unis ont un peu reculé. 

En mer, un bateau porte conteneur vu de haut, le drapeau irlandais sur les conteneurs
Les exportations irlandaises de produits alimentaires ont encore dépassé 16 milliards d'euros en 2023
© Généré par l'IA

Le ministre de l’Agriculture irlandais, Charlie McConalogue, se félicitait ce 10 janvier, « Je suis ravi que la valeur des exportations irlandaises d’aliments et de boissons aient dépassé, pour la seconde année consécutive, les 16 milliards de dollars (…) c’est une belle réussite en cette période de grands changements, où le dérèglement climatique, l'inflation, l'instabilité géopolitique et les problèmes liés au coût de la vie affectent l'économie mondiale et les performances à l'exportation ». Au total, en 2023, l’Irlande a exporté pour 16,3 milliards d’euros de produits alimentaires et boissons, certes 4 % de moins que le record de 2022 mais 24 % de plus qu’en 2019. 

Lire aussi : Baisse de production de viande bovine en Irlande en 2024, les conséquences pour la France

Les produits animaux, poids lourds de l’export irlandais

Un recul de 8 % en valeur des exportations laitières

Le petit recul des exportations agroalimentaires irlandaises l’an dernier est avant tout à mettre sur le compte de la baisse des prix des produits laitiers. Car ce secteur compte pour 40 % des recettes irlandaises. La hausse des prix du fromage a légèrement compensé le déclin des cours du beurre et de la poudre. A noter qu’en 2023, la collecte laitière irlandaise a reculé de 2 % par rapport à 2022, c’est la première baisse depuis la fin des quotas en 2015.

Des exportations de viande presque stables

La viande bovine (et abats) représente 70 % de la valeur des exportations irlandaises de viande, loin devant l’agneau (11 %) et le porc (11 %). Si dans l’ensemble les volumes ont reculé, la hausse des prix moyens a permis de limiter le repli du chiffre d’affaires export de la viande irlandaise. 

Lire aussi : « Je compte soutenir l'IGP Bœuf irlandais nourri à l’herbe dans la restauration en France»

Si la France reste la première destination de l’agneau irlandais, les envois ont reculé de 9 % à 135 millions d’euros sur 2023. Du côté des élaborés, on note des envois toniques en bacon et en haché, avec néanmoins un tassement sur la fin de l’année. 

Les exportations d’animaux vifs progressent encore

Les exportations irlandaises d’animaux vivants représentaient 265 millions d’euros en 2023, c’est 13 % de plus que l’an dernier. Certes, il y a des flux de porcs à destination de l’Irlande du Nord (365 000 têtes), mais on compte aussi 332 000 bovins, 14 % de plus qu’en 2022. Parmi eux, les envois de veaux ont progressé de 20 %, avec par exemple 110 000 animaux expédiés aux Pays-Bas et 60 000 vers l’Espagne. A court terme, les opérateurs irlandais restent optimistes, avec toujours une bonne demande attendue en Pays-Bas, en Espagne et en Italie. Néanmoins, ils s’inquiètent des futures évolutions réglementaires de l’Union européenne sur le bien-être animal et les durées autorisées de transport. 

Lire aussi : La Chine réautorise le bœuf irlandais, « des perspectives favorables »

Un peu plus d’un tiers des envois destinés à l’UE

 

L’Union européenne a acheté pour 5,8 milliards d’euros de produits agroalimentaires irlandais en 2023, 2 % de moins qu’en 2022. 60 % des envois, en valeur, étaient destinés au trio France, Allemagne et Pays-Bas. La part de l’Union dans les exportations irlandaises reste autour de 36 %. Le Royaume-Uni comptait pour 34 % des recettes irlandaises, une part certes en hausse de 2 % mais bien loin du niveau d’avant le Brexit. Reste 30  % vers les pays tiers, notamment l’Amérique du Nord et la Chine. 

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