Agroalimentaire: à la recherche de la bonne recette pour recruter
Premier employeur industriel en France avec 423 000 salariés en 2021, l'agroalimentaire peine à trouver des talents. Près de 10 000 offres d'emploi n'ont toujours pas été pourvues. La semaine nationale des métiers de l'agroalimentaire lancée le 20 octobre dans l'usine Mousline dans la Somme va tenter de rapprocher employeurs et demandeurs d'emploi.
Premier employeur industriel en France avec 423 000 salariés en 2021, l'agroalimentaire peine à trouver des talents. Près de 10 000 offres d'emploi n'ont toujours pas été pourvues. La semaine nationale des métiers de l'agroalimentaire lancée le 20 octobre dans l'usine Mousline dans la Somme va tenter de rapprocher employeurs et demandeurs d'emploi.

Vendredi 20 octobre 2023, le site Mousline situé à Rosières-en-Santerre dans la Somme accueillait l’ouverture de la semaine nationale de l’emploi agroalimentaire. Une opération qui se tiendra du 6 au 10 novembre 2023 avec l’objectif de pourvoir les 10 000 offres d’emploi encore vacantes sur tout le territoire.
Présents dans la Somme, des représentants de Pôle Emploi, de l’Apec, de l’APECITA (pour l’emploi agricole), de l’OCAPIAT (formation professionnelle continue), des ARIAs (Association régionales des industries alimentaires) ou encore de l’ANIA (Association nationale des industries agroalimentaires), ont rappelé l’importance du secteur agroalimentaire en France.
Ce dernier compte, selon l’INSEE, près de 19 000 entreprises et emploie plus de 423 000 salariés, avec plus de 93 800 projets de recrutements dont 30,7% de saisonniers. Des emplois qui s’adressent aussi bien à des débutants qu’à des cadres. « Pour ces derniers, trois métiers sont particulièrement recherchés : pilotage et production industrielle, contrôle qualité et contrôle de gestion », indique l’Apec. Du côte de Pôle Emploi, les recruteurs recherchent activement du personnel pour la conduite d’équipements de production alimentaire, l’abattage et la découpe des viandes et la vente en alimentation.
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On n'a pas bonne réputation
Problème, l’agroalimentaire ne séduit ni les jeunes, ni les cadres. « En 2023, les projets d’embauche ont baissé de 2% par rapport à 2022 et les difficultés de recrutement sont estimées à 61,7% », précise Pôle Emploi. « L’agroalimentaire n’a pas bonne réputation », avance de son côté Laurent Dulau, président du réseau des ARIAs de France. « Oui, on peut être amené à travailler dans le froid, ce qui n’est pas agréable, mais c’est un secteur qui innove, aux métiers variés, et surtout, on y est bien payé. » Un message qui a dû mal à passer. C’est pourquoi, les entreprises souhaitent de plus en plus s’adresser à tous les publics, y compris les personnes les plus éloignées de l’emploi.
Chez Mousline, dirigée par Philippe Fardel, on a participé il y a quelques mois à une MRS, une méthode de recrutement par simulation. Une technique qui permet d’élargir le panel de candidats en proposant des exercices de mises en situation, sans tenir compte du CV. Pôle Emploi avait sélectionné une dizaine de candidats qui ont affronté un véritable marathon : 10 exercices en 3h45 pour évaluer le respect des normes et des consignes, la capacité à se représenter un process et surtout l’aptitude à maintenir sa concentration sur une longue durée.
Et c’est ainsi que Mousline a pu recruter deux personnes pour ses ateliers de production, Florian, ancien boulanger et Kevin, 34 ans, un ancien militaire qui galérait. « Au moins, on a pu faire nos preuves en direct. Sans MRS, je crois que je n’aurais jamais trouvé », soupire-t-il soulagé.
L'agroalimentaire représente 1,9% des salariés en France
La troisième semaine nationale des métiers de l’agroalimentaire verra se tenir plusieurs centaines d’événements et d’animations organisés en présentiel ou à distance sur l’ensemble du territoire. L’objectif principal sera de faciliter la rencontre entre les professionnels du secteur et les demandeurs d’emploi.
Le secteur de l’agroalimentaire représente 1,9% des salariés en France. Fin juin, d’après Pôle Emploi, près de 148 600 demandeurs d’emploi y recherchaient un contrat de travail, soit 3% des chômeurs en France. Entre mai 2022 et avril 2023, 22 840 personnes y sont entrées en formation.