Les agriculteurs en colère veulent bloquer Paris : les dates clés d’« une semaine de tous les dangers »
Après les annonces de Gabriel Attal vendredi 26 janvier, les agriculteurs maintiennent la pression avec l’annonce du siège de Paris. Les syndicats agricoles attendent de nouvelles mesures lors du discours de politique général du Premier ministre et du conseil extraordinaire européen.
Après les annonces de Gabriel Attal vendredi 26 janvier, les agriculteurs maintiennent la pression avec l’annonce du siège de Paris. Les syndicats agricoles attendent de nouvelles mesures lors du discours de politique général du Premier ministre et du conseil extraordinaire européen.
- Dimanche 28 : Gabriel Attal retourne voir les agriculteurs
- Lundi 29 janvier : FRSEA et JA prévoient le siège de Paris et de Lyon, la Coordination rurale vise Rungis
- Mardi 30 janvier : quelle place pour l'agriculture dans le discours de politique générale de Gabriel Attal ?
- Jeudi 1er février : la position d'Emmanuel Macron au conseil extraordinaire européen très attendue
- Arnaud Rousseau appelle au « calme et à la détermination » avant une « semaine de tous les dangers »
Dimanche 28 janvier : Gabriel Attal retourne voir les agriculteurs
Au lieu de travailler son discours de politique générale, Gabriel Attal a préféré retourner voir des agriculteurs ce dimanche 28 janvier après des annonces « jugées trop légères », par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, vendredi, et une "mise en scène" (botte de pailles, caméras, mise en avant de Jérôme Bayle figure de la contestation en Occitanie) décriée par le président de la FNSEA.
On n'a pas répondu encore à ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs
« Je sais bien que, à travers ces premières mesures (annoncées vendredi), on n'a pas répondu encore à tout ce que je viens d'évoquer et ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd'hui. Et je suis résolu à avancer, avancer résolument, à avancer vite », a assuré dimanche le chef du gouvernement lors de la cérémonie de vœux de la députée Renaissance Fabienne Colboc à La Riche.
🗣️"C'est à nous qu'on demande de faire des efforts."
En direct de l'Indre-et-Loire, un maraîcher fait part des difficultés qu'il rencontre à Gabriel Attal.
📺#franceinfo #canal27 pic.twitter.com/Zf41S6QuLN— franceinfo (@franceinfo) January 28, 2024
Plus tôt lors de la visite d’une exploitation maraîchère à Parçay-Meslay en Indre-et-Loire (il devait initialement se rendre dans une exploitation bovine), le Premier ministre a promis « d’autres mesures annoncées semaine après semaine jusqu’à salon de l’Agriculture ».
Retraites agricoles : un rapport avant la déclinaison du texte
Interrogé sur la question des retraites agricoles (calculées sur les 25 meilleures années dont le texte est toujours attendu), Gabriel Attal a parlé d’un rapport pour évaluer le texte sur le point d’être publié. « Il y a des gagnants et des perdants à ce texte, il faut que tout le monde en soit conscient avant que l’on publie les décrets », a affirmé le Premier ministre.
« On a une base qu’on a du mal à tenir, le malaise est très profond »
Sur la simplification des normes, il a rappelé l’organisation d’un mois de la simplification avec les préfets. « Faites-le, Emmanuel Macron l’avait annoncé on l’attend encore, on a une base qu’on a du mal à tenir, le malaise est très profond », a répondu Nicolas Sterlin, à la tête des Jardins de Meslay, et vice-président de la FDSEA 37.
Relire : Mobilisation agricole : tour de France des manifestations en images
Lundi 29 janvier : FRSEA et JA prévoient le siège de Paris et de Lyon, la Coordination rurale vise Rungis
Afin de mettre la pression sur le gouvernement, la FRSEA et les Jeunes agriculteurs du Grand Bassin Parisien ont annoncé leur volonté de « faire le siège de la capitale » dès lundi 29 janvier 14h. « Les agriculteurs des départements de l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure-et-Loir, l’Ile-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calai, la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes agriculteurs du Grand bassin parisien entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée. Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs », peut-on lire dans un communiqué.
Une organisation quasi militaire d'encerclement de Paris
« Ca va commencer par une organisation quasi militaire d’encerclement de Paris, on est organisés pour tenir une semaine si ce n’est plus », a prévenu Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA sur Europe 1.
[Communiqué de presse @FnseaGBP] Nouvelle étape dans la mobilisation agricole #OnMarcheSurLaTete
🎙️Pour @smessaertluc sur @Europe1 : "Ca va commencer par une organisation quasi militaire d'encerclement de #Paris (...) on est organisés pour tenir une semaine si ce n'est ➕" https://t.co/j8dQssUkMS— La FNSEA (@FNSEA) January 27, 2024
Les réseaux FNSEA et JA d’Auvergne-Rhône-Alpes ont aussi annoncé dans un communiqué de leur côté vouloir mettre en place « la tenaille lyonnaise » avec des ramifications partout dans la région.
Lire aussi : Les agriculteurs se déclarent plus pessimistes qu’il y a un an sur l’avenir de leur exploitation
La Coordination rurale vise les importations de Rungis
La Coordination rurale vise pour sa part le marché de Rungis. « Aujourd’hui nous sommes concurrencés par des produits d’importation qui ne respectent pas nos normes environnementales , ni sociales, ni sanitaires » a argumenté Véronique Le Floch, présidente du syndicat minoritaire au 13h de France 2 pour expliquer ce choix. Un choix très critiqué par Marc Fesneau ce jour sur BFM TV : « Quand vous bloquez Rungis, vous bloquez la capacité d'écoulement des producteurs », a-t-il rappelé.
« Aujourd’hui nous sommes concurrencés par des produits d’importation qui ne respectent pas nos normes environnementales , ni sociales, ni sanitaires » @VeroLefloch Présidente de la @coordinationrur au #13h de #France2#CoordinationRurale@GabrielAttal @MFesneau@franceinfo pic.twitter.com/575AQURUnn
— Coordination Rurale (@coordinationrur) January 28, 2024
Gérald Darmanin prévoit de défendre Rungis
Face à ces menaces de blocus des grandes villes, Gérald Darmanin préside ce jour à 18h une cellule interministérielle de crise pour anticiper les différents scénarii de la semaine. Cette réunion de crise intervient après que le ministre de l'Intérieur a demandé dans la matinée aux représentants des forces de l'ordre de mettre en place un « dispositif défensif important » afin d'empêcher tout blocage du marché de Rungis, des aéroports franciliens et l'entrée dans Paris des agriculteurs, selon l’AFP. Dès le début de soirée, des forces de l'ordre seront déployées aux abords de Rungis.
🚜 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a convoqué une réunion de crise et demandé aux forces de l'ordre un "dispositif défensif important" pour empêcher le blocage du marché de Rungis et des aéroports franciliens, et l'entrée dans Paris des agriculteurs #AFP pic.twitter.com/fIIOMDyBls
— Agence France-Presse (@afpfr) January 28, 2024
🔴 Conformément aux instructions de @GDarmanin, un dispositif défensif important est déployé autour de #Rungis et #Roissy pour empêcher tout blocage. Les forces mobiles renforcées par des VBRG de la @Gendarmerie sont en place et contrôlent les accès. pic.twitter.com/fZYEM9Xn0Y
— Préfecture de Police (@prefpolice) January 28, 2024
Lire aussi : Marc Fesneau promet de nouvelles mesures au monde agricole sous 48 heures
Mardi 30 janvier : quelle place pour l'agriculture dans le discours de politique générale de Gabriel Attal ?
Mardi 30 janvier, Gabriel Attal doit prononcer devant l’Assemblée nationale son discours de politique générale. Les agriculteurs seront attentifs aux annonces que le Premier ministre pourra faire en leur faveur. Lors de son entrevue ce jour en Indre-et-Loire avec des agriculteurs, le Premier ministre a déclaré qu’il envisageait des mesures « supplémentaires » aux niveaux national et européen, pour protéger les agriculteurs contre la concurrence déloyale d’autres pays qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires.
« La volonté du Premier ministre c’est d’abord de renforcer les contrôles aux frontières », a précisé Marc Fesneau sur BFM politique ce 28 janvier.
Concurrence déloyale: Marc Fesneau (@MFesneau) veut "renforcer les contrôles" et analyser "les distorsions qui peuvent exister avec d'autres pays européens" pic.twitter.com/CyfDnEnsvb
— BFM Politique (@BFMPolitique) January 28, 2024
Le Premier ministre devrait aussi s’exprimer sur les surtranspositions françaises concernant un certain nombre de molécules phytosanitaires interdites en France mais pas en Europe.
Il a aussi indiqué qu’il devrait y avoir des mesures sur le foncier à prendre.
Jeudi 1er février : la position d'Emmanuel Macron au conseil extraordinaire européen très attendue
Jeudi 1er février, se tiendra un conseil européen extraordinaire. Les syndicats agricoles devraient maintenir la pression jusque-là pour qu’Emmanuel Macron obtienne des réponses de Bruxelles sur la jachère de 4% ou encore rappelle son opposition à l’accord avec le Mercosur.
FNSEA et Jeunes agriculteurs attendent aussi que la France se prononce « contre la partie décroissante » du Green Deal sur l’agriculture
Gabriel Attal a affirmé sur le sujet des jachères que la France avait créé une coalition avec plusieurs Etats membres et était sur le point d’obtenir un accord à Bruxelles pour une nouvelle dérogation en 2024.
Lire aussi : Colère des agriculteurs : comment le mouvement se propage en France et en Europe
Mise à jour | Jachère : Bruxelles propose une nouvelle dérogation pour 2024
Arnaud Rousseau appelle au « calme et à la détermination » avant une « semaine de tous les dangers »
Sur un barrage installé sur l’A16 près de Beauvais dans l’Oise, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exhorté ce jour le gouvernement à « aller beaucoup plus loin » que les annonces de vendredi et appelé les agriculteurs « au calme et à la détermination » avant « une semaine de tous les dangers ». « Pas question qu’il y ait d’autres accidents », a-t-il prévenu rappelant le drame de Pamiers en début de semaine en Ariège avec la mort d’une agricultrice et de sa fille sur un barrage routier.
Dans la Tribune du Dimanche, le président de la FNSEA a demandé à Gabriel Attal de passer en revue la centaine de propositions déposées par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs et d’affirmer qu’avec ses annonces de vendredi il n’avait réussi qu’à faire lever un barrage, celui de l’autoroute A64 en Haute-Garonne où il s'est rendu.
🚜📰 A lire @LaTribune | "Le 1er ministre n’a obtenu la levée définitive que d'1 barrage" Arnaud Rousseau, président de la #FNSEA ➡️@rousseautrocy demande à @GabrielAttal de passer en revue avec lui chacune de ses 122 revendications. #OnMarcheSurLaTete https://t.co/Ci5MpgKAVK
— La FNSEA (@FNSEA) January 28, 2024
Lire aussi : Colère des agriculteurs : 100 mesures demandées par FNSEA et les Jeunes agriculteurs pour lever les barrages