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Législatives : « On veut faire sortir du bois les candidats qui font de grandes promesses sur l’agriculture »

Les Chambres d’agriculture interpellent les candidats aux élections législatives sur 12 priorités agricoles. Sébastien Windsor, président du réseau consulaire agricole, explique les enjeux de cette démarche.

 

Session des Chambres d'agriculture du 26 juin 2024.
Session des Chambres d'agriculture du 26 juin 2024.
© Chambre d'agriculture d'Ile de France

Réunies initialement en session pour travailler sur la loi d’orientation agricole, les Chambres d’agriculture ont décidé ce 26 juin d’interpeller les candidats aux élections législatives en leur adressant un document sur les 12 priorités du réseau consulaire agricole.

« Notre but est d’essayer de faire sortir du bois des candidats qui font des grandes promesses sur l’agriculture », commente Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture.

L’objectif des Chambres d’agriculture : interroger les candidats via leurs réseaux pour connaître leurs positions sur le projet de loi d’orientation agricole (qui devrait revenir après modification au Sénat à l’Assemblée nationale nouvellement constituée pour une nouvelle lecture), les mesures de simplification annoncées par le gouvernement après la crise agricole et le rôle des Chambres d’agriculture.

Il y a très peu de propositions agricoles dans les programmes des candidats

« Il y a très peu de propositions agricoles dans les programmes des candidats ou c’est très vague, c’est pour ça que l’on veut forcer le débat », explique Sébastien Windsor qui entend ensuite que les réponses des candidats soient transmises aux agriculteurs (par affichage dans les circonscriptions mais aussi via les syndicats). « On veut permettre aux agriculteurs de voter en connaissance de cause » argumente-t-il se défendant toutefois d’émettre des consignes de vote.

Quelle position des candidats sur la loi d’orientation agricole ?

Adoptée fin mai à 272 voix contre 232 par l’Assemblée nationale, le projet de loi d’orientation agricole est en suspens depuis la dissolution de l’Hémicycle. « La procédure accélérée tombe et le projet de loi, après modification par le Sénat, doit revenir à l’Assemblée nationale, avec des députés nouveaux et une assemblée clivée, cela risque d’être compliqué », prévient Sébastien Windsor. D’ores et déjà, les Chambres d’agriculture interrogent ainsi les candidats sur leurs positions sur : le guichet unique départemental, le diagnostic financé de la résilience des exploitations au changement climatique, l’inscription de l’agriculture comme étant « d’intérêt général majeur », la reconnaissance du rôle de l’agriculture française dans la production d’alimentation mais aussi d’énergie décarbonée au niveau mondial et sur les mesures de simplification introduites dans la loi (gestion des haies, réduction des délais de recours contre les réserves de substitution et les élevages…). 

« Nous sommes prêts pour mettre en place le diagnostic sur la résilience des exploitations », commente Sébastien Windsor qui évoque une expérimentation lancée auprès de 1000 fermes.

Lire aussi : Législatives 2024 : qui sont les candidats agriculteurs ? 

 

Quelle position des candidats sur la simplification ?

Suite au mouvement de crise agricole, les Chambres d’agriculture interrogent aussi les candidats sur leur volonté de continuer « le travail de simplification et d’accompagnement » pour « réduire la pression qui pèse sur les agriculteurs ». Le réseau consulaire souhaite notamment connaître leur position sur la suppression du conseil stratégique phytosanitaire (CSP) pour le remplacer par un conseil global volontaire (chiffré à 54 M€) pour accompagner les exploitations agricoles dans leurs transitions. Il consulte aussi les candidats sur la question des charges (GNR, déduction fiscale et sociale, TO-DE) et sur la mise en place de mesures fiscales sur la transmission des exploitations et l’augmentation du budget d’accompagnement de l’installation transmission à l’agriculture.

Pour financer leurs promesses de campagne, Sébastien Windsor craint que les candidats ne soient tentés « par des économies plus faciles à faire peser sur un petit secteur ».

Lire aussi : Législatives 2024 : quelles promesses sur les principaux enjeux en grandes cultures ?

 

Quel budget pour les Chambres d’agriculture ?

Les Chambres d’agriculture cherchent aussi à savoir si les candidats reconnaissent leur rôle et pour accompagner les agriculteurs et s’ils sont favorables à l’indexation de la partie de la taxe foncière non bâtie affectée aux Chambres d’agriculture sur l’inflation.

Sinon le mouvement de colère des agriculteurs risque de repartir à l’automne

Alors que les nouveaux députés risquent de partir sur d’autres priorités, « on veut leur dire de reprendre les débats sinon le mouvement de colère des agriculteurs risque de repartir à l’automne », prévient Sébastien Windsor.

Lire aussi : Planification écologique : Sébastien Windsor dénonce le manque de moyens des Chambres d’agriculture

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