La production de farine recule légèrement en 2023, mais se diversifie
Les volumes de farine produits en 2023 accusent un léger retrait d’un an sur l’autre, d’après l’ANMF. Mais la part des filières qualité (hors bio) progresse, de même que la transformation d’autres espèces que le blé tendre.
Les volumes de farine produits en 2023 accusent un léger retrait d’un an sur l’autre, d’après l’ANMF. Mais la part des filières qualité (hors bio) progresse, de même que la transformation d’autres espèces que le blé tendre.
L’ANMF (Association nationale de la meunerie française), dans sa publication statistique annuelle, fait état d’un repli des volumes de farine de blé tendre produits de 2,8 % en 2023. La demande intérieure s'est par ailleurs repliée, avec un recul de 0,9 % des utilisations en panification et de 18,5 % sur les ventes de sachets, d’après FranceAgriMer. La consommation de pain est en effet stable à légèrement baissière en France en 2023. Sur les sachets, la filière s’inquiète de la compétitivité de la meunerie allemande sur ce segment, vendue sous marque de distributeurs.
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La part des boulangeries industrielles progresse en France, suivant la tendance européenne
À noter que la part des boulangeries industrielles dans le total des débouchés de la farine sur le marché intérieur poursuit la hausse déjà observée en 2022. Une tendance cohérente avec les évolutions observées sur le marché européen de la meunerie. En Italie par exemple, « la consommation de farine des artisans est en baisse, sous l’effet de la diversification des activités des boulangeries (snacking, boissons chaudes, restauration rapide…) au détriment du pain », selon Francesco Vacondio, représentant de l’interprofession italienne. C’est également le cas en Allemagne, où le marché de la boulangerie-pâtisserie suit la même évolution, avec un « développement des chaînes au détriment des artisans », d’après Martin Bindewald, directeur du groupe meunier allemand Bindewald & Gütting.
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Les filières qualité (hors bio) se développent
La production de farine sous signe de qualité a montré un beau dynamisme en 2023, avec un rebond de 19 % des volumes produits en CRC et une progression de 5 % pour le Label Rouge. En revanche, la farine en agriculture biologique est à la peine et accuse un recul de 7 %, conséquence d’une conjoncture économique inflationniste peu porteuse.
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Les espèces transformées par la meunerie française se diversifient
En 2023, l’ANMF a salué « une belle dynamique » pour la production de farine de sarrasin. Ses volumes ont désormais dépassé ceux de seigle et progressé de pas moins de 45 % d’un an sur l’autre. En revanche, la production de farine d’épeautre a reculé de 11 % entre 2022 et 2023.
« La spécialisation de niche peut être une option stratégique avec une rentabilité plus élevée », affirme Francesco Vacondio, président de l’association des meuniers européens.
Pour Francesco Vacondio, président de l’association des meuniers européens, « la spécialisation de niche peut être une option stratégique avec une rentabilité plus élevée ». Il a ainsi montré que « les marges Ebitda des principaux secteurs du riz, maïs, blé dur et avoine sont supérieures à celle de la meunerie de blé en Europe ».
Riz | Maïs | Blé dur | Avoine | Blé tendre | |
Marge EBITDA en 2022 pour les meuniers européens (source : European Flour Millers d'après Amadeus, Rabobank) | 6 % | 7 % | 5 % | 3 % | 3 % |
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