La Sica Saint-Pol sur de bons rails
La Sica Saint-Pol a vu ses ventes progresser en 2021, pour la troisième année consécutive. Cependant quelques nuages apparaissent cette année.
La Sica Saint-Pol a vu ses ventes progresser en 2021, pour la troisième année consécutive. Cependant quelques nuages apparaissent cette année.

En dépit d’un contexte chahuté par la pandémie et le Brexit, la Sica Saint-Pol, spécialisée dans le légume de plein champs (626 fermes situées sur la bande côtière du nord-Finistère, 800 producteurs), a enregistré une croissance de 6 % de ses ventes à 238 millions d’euros (40 % à l’export).
La part « légume » (194 millions d’euros) progresse en valeur -tout comme l’activité horticole (44 millions)-, mais reste stable en volume (203 000 tonnes). La production et les marchés ont été bien orientés pour les poids lourds des 47 légumes (147 segments de produits) de la Sica, plus gros apporteur de Prince de Bretagne.
Globalement, la progression des ventes observée sur 2021 résulte du renforcement des achats en origine France
La tomate (24 % du CA), l’échalote (14 %), le bio (8 %) ont progressé en valeur. Par contre le chou-fleur (21 % du CA) a connu une année plus compliquée, avec un chiffre en recul de 17 %. « Globalement, la progression des ventes observée sur 2021 résulte du renforcement des achats en origine France », se réjouit Marc Kéranguéven, président de la SICA. Cette année, quelques éléments conjoncturels devraient pourtant percuter l’orientation de la coopérative. Sur fonds de crise ukrainienne, la flambée du prix du gaz fait exploser le coût de production des serristes (70 hectares) spécialisés en tomates à la SICA.
Il y a également l’offre en agriculture biologique (11 600 tonnes pour 69 producteurs) qui est arrivée « à un palier en 2021 avec la concurrence du locavore et l’impossibilité de vendre des tomates bio de serre avant le 1er mai », poursuit Marc Kéranguéven. Et les conséquences de la loi AGEC -emballages plastiques bannis sur les lots de légumes de plus de 1,5 kilo- amène parfois des producteurs dans l’impasse, faute d’alternatives. Sur le long terme cependant, la première organisation de producteurs de France en légumes de plein champs n’est pas inquiète.
Sa plateforme de conditionnement ultra-moderne de Saint-Pol de Léon, opérationnelle depuis un an (50 millions d’investissement) lui permet d’abaisser ses coûts logistiques de 30 %. La SICA continue de peaufiner ses outils de prévision d’apports ou de commandes pour améliorer son taux de service auprès de ses partenaires d’aval, les 82 expéditeurs-négociants qui lui achètent toute l’année ses produits. Enfin, elle poursuit sa politique volontariste en matières de légumes cultivés sans pesticides et de certification HVE de ses adhérents (100 % des serristes, 40 % des légumiers de plein champ).