L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?
Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà pour contester ce qui pourrait n’être qu’un accord provisoire.
Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà pour contester ce qui pourrait n’être qu’un accord provisoire.
C’est en Uruguay qu’Ursula von der Leyen annonce la conclusion de l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. « C’est un accord gagnant gagnant » explique la présidente de l’Union européenne, rappelant que l’UE est déjà le second client du Mercosur, et que 30 000 entreprises européennes exportent vers ces 4 pays (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). « Nous avons entendu nos agriculteurs, cet accord inclut des garde-fous » explique la présidente de la Commission, précisant que « les règles sanitaires européennes demeurent intouchables ».
« C’est un accord gagnant gagnant »
Les premiers documents mentionnent une clause de sauvegarde bilatérale qui pourrait être appliquée si l'augmentation des importations en provenance du Mercosur cause ou menace de causer un préjudice grave aux secteurs concernés de l'UE. Pour la première fois, cette clause de sauvegarde couvre également les importations dans le cadre de contingents tarifaires.
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A quoi s’attendre après l’accord conclu avec le Mercosur ?
L'accord UE-Mercosur proposé se compose d'un pilier politique et de coopération et d'un pilier commercial. La fin des négociations constitue la première étape du processus menant à la conclusion de l'accord. Cet accord sera ensuite transmis au Conseil de l’Europe et au Parlement. La Commission n'est pas passé par le "split", le fait de scinder partie commerciale et partie politique de l'accord, ce qui permet en effet à plusieurs pays de bloquer l'accord. C'est pourquoi "Cette validation doit d’ores et déjà être considérée comme illégitime" avance la FNB, qui dénonce un "coup de poignard".
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Comment bloquer l'accord avec le Mercosur ?
Si la France, minée par sa crise politique, peine à faire entendre sa voix à Bruxelles, d'autres pays s'opposent à l'accord. Pour réussir à faire rejeter le texte, il faut au moins quatre pays, représentant plus de 35% de la population de l'Union européenne. Comme l'Italie et la Pologne ont récemment rejoint l'Irlande, l'Autriche, les Pays-Bas et la France dans les opposants, il semble que la ratification du traité sous sa forme actuelle soit improbable.
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Parmi les réticents aux traités, on relève aussi la Slovaquie, la Bulgarie, la Lituanie, le Luxembourg et la Roumanie, qui ne se sont néanmoins pas opposés franchement. Les moteurs de l'accord sont l'Allemagne, l'Espagne et la Scandinavie.
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"La France garde pour le moment sa possibilité de véto au Conseil. Mais la Commission pourrait être tentée de proposer un accord intérimaire comme elle l'a fait pour le Chili. Ce point reste à surveiller dans les prochaines semaines." précise néanmoins Baptiste Bucsinski agro-économiste et spécialiste de la question, sur LinkedIn.
la Commission pourrait être tentée de proposer un accord intérimaire comme elle l'a fait pour le Chili.
Des réactions politiques françaises unanimes
« La signature de l’accord avec le Mercosur aujourd'hui par la Commission est une immense trahison » réagit sur X Céline Imart, députée LR et agricultrice, appelant à la mobilisation et rappelant que « seuls les chefs d'État et le Parlement européen auront la possibilité de valider - ou non - cet accord ». Maud Bregeon, porte parole du gouvernement démissionnaire annonce « Le bras de fer avec la Commission doit être plus que jamais maintenu ».
« seuls les chefs d'État et le Parlement européen auront la possibilité de valider - ou non - cet accord »
«Je suis furieuse que le chaos politique qu’a provoqué Emmanuel Macron ait permis à ses “alliés” européens de nous marcher dessus et de finaliser en catimini les accords du Mercosur. Emmanuel Macron n’est plus crédible et donc la France ne pèse plus sur la scène européenne» s'exclame pour sa part Marine Tondelier.
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⚠️rien ne change la commission poursuit sa stratégie avec la conclusion de l’accord maintenant arrive le temps du vote. @EmmanuelMacron va pouvoir maintenant faire valoir son droit de veto au sein du conseil européen !
En tant qu’ ancien ministre concerné vous devriez le savoir ! https://t.co/UMmXqGzuC3— Bruno Dufayet (@BrunoDufayet) December 6, 2024
Des agriculteurs en colère
Les filières viande, volaille, sucre et céréales dénoncent le coup de force
Réunies, plusieurs filières agricoles françaises (Interbev, Anvol, AIBS et Intercéréales) dénoncent «une décision unilatérale» et non fondée puisque «le vote au Conseil de l’Union européenne ne donnera donc pas lieu à une unanimité des États membres», mais craignent «une application temporaire de l’accord dans l’attente de sa ratification, ce qui serait catastrophique pour les filières agricoles françaises – viande bovine, volailles, céréales et sucre».
Les syndicats agricoles mobilisés
«Une position qui va à l’encontre de la marche de l’Europe et de ses intérêts à long terme» s'insurge Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat qui dénonce dans un communiqué « Cette validation est non seulement une provocation pour les agriculteurs européens qui appliquent les standards de production les plus élevés au monde, mais aussi un déni de démocratie alors que la quasi-unanimité de nos parlementaires français se sont exprimés contre cet accord ! »
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Dès ce matin, avant même l'annonce, des militants de la coordination rurale s'étaient introduits à Rungis pour dénoncer l'accord en préparation.
🔴 Ce matin très tôt, la Coordination Rurale a réussi à rentrer au marché de Rungis !
Le message est toujours le même, et nous le disons plus fort que jamais : NON AU MERCOSUR !!!
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