Dix conseils aux agriculteurs pour répondre aux journalistes
Le monde agricole a pris conscience de l’intérêt de communiquer sur ses métiers mais parler aux journalistes n’est pas forcément facile. Dix conseils recueillis auprès d'agriculteurs rompus à l’exercice.
Le monde agricole a pris conscience de l’intérêt de communiquer sur ses métiers mais parler aux journalistes n’est pas forcément facile. Dix conseils recueillis auprès d'agriculteurs rompus à l’exercice.
1 - Ne pas avoir peur
« Il ne faut pas avoir peur » conseille Antoine Thibault, alias Agriskippy (23 500 abonnés sur twitter, 28 600 sur sa chaîne Youtube), producteur laitier dans l’Eure.
« Ne le faites pas si vous n’avez pas envie, vous n’allez pas être sereins », renchérit Etienne Fourmont, éleveur laitier de la Sarthe et youtubeur, alias Agrikol (21 100 abonnés sur twitter, 80 400 sur sa chaîne Youtube).
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2 - Se renseigner sur l’émission
Ne pas avoir peur, ne signifie pas se lancer tête baissée dans l’aventure. « Il faut se renseigner avant sur l’émission, les publications des journalistes. Attention ! Le credo de certains reste de casser l’agriculture ! », préconise Antoine Thibault. « N’hésitez pas à aller voir sur internet le profil des journalistes, conseille Passion céréales à ses ambassadeurs », selon son président Philippe Dubief. Selon lui, il est important de tirer au clair dans quel cadre le journaliste veut faire cette interview et de préparer la rencontre. Le médiatique Etienne Fourmont applique lui-même cette règle : « je demande systématiquement comment ça se passe ? Je me renseigne sur l’émission », confie-t-il.
3 – Être réactif
Les journalistes sont confrontés à des contraintes de bouclage, il est important de se rendre disponible et de répondre rapidement aux sollicitations.
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4 – Avoir quelques chiffres et messages en tête
Pour maîtriser sa communication, « il est important d’avoir au préalable quelques chiffres en tête et des messages clés (trois maximum) à faire passer », conseille Philippe Dubief, président de Passion céréales.
5- Être le plus à l’aise possible
Facile à dire, peut-être moins facile à faire. « Pour convaincre, il faut être convaincu, dans sa voix, dans sa gestuelle, il faut avoir le sourire », souligne Philippe Dubief. « Plus on va être à l’aise, plus les propos vont être clairs et plus les journalistes vont pouvoir faire du bon boulot », confirme Antoine Thibault. « Il faut être souriant sans être niais ! », ajoute Etienne Fourmont.
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6- Parler simplement du métier
Ce conseil aurait pu être positionné en premier. Pour bien se faire comprendre auprès du grand public « il faut parler simplement du métier, ne pas être trop technique », conseille Etienne Fourmont.
7- Ne jamais s’énerver
La plupart du temps, le journaliste connaît peu de choses au métier d’agriculteur, « il est plein d’a priori, mais il ne faut jamais s’énerver, ne pas être agressif, ça fait « lourdaud », il ne faut pas tomber dans la caricature du paysan », pointe l’éleveur laitier et youtubeur. Même s’il n’est pas toujours facile de se faire comprendre, « il faut garder son calme », confirme Philippe Dubief.
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8 – Accepter de dire que l’on ne sait pas
Pour Philippe Dubief, président de Passion céréales, l’important est de ne dire « que du vrai » à un journaliste. « Il faut accepter de dire « je ne sais pas, je peux me renseigner » », insiste-t-il.
9- Jamais de off
Autre règle que Passion céréales diffuse à ses membres lorsqu’ils rencontrent des journalistes : « ne jamais faire de off », souligne son président.
10 – Faire attention aux deuxièmes plans
« Il faut toujours faire attention au fond de la photo », pointe Christophe Chaize, éleveur de charolais dans la Loire. « Les gens regardent toujours ce qu’il y a derrière, il faut que la ferme soit soignée, propre », poursuit-il. Un avis partagé par Antoine Thibault qui confie stipuler à chaque fois aux journalistes qu’il ne souhaite pas que sa salle de traite soit filmée. « Elle est trop vieille, elle ne donne pas une bonne image du métier », explique-t-il.