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Bovins : l’Australie entame sa recapitalisation
2018 et 2019 ont été des années extrêmes en termes de sécheresse, mais en 2020 les conditions climatiques se sont améliorées avec même des pluies supérieures aux moyennes historiques. “Le cheptel australien évolue par phase de décapitalisation et recapitalisation”, explique Arnault Villaret de l’Idele, lors d‘un webinaire sur le marché mondial de la viande bovine. Après ces années sèches, le cheptel a reculé en 2020 de 5,7 % sur un an. Mais en 2020 les abattages se sont repliés (-12,7 %) notamment en femelles (-21 %), la recapitalisation est donc entamée.
Dès le début de 2020, et les premières pluies, les abattages ont été limités et les éleveurs ont gardé les femelles ce qui s’est traduit par un bond de 35 % des prix. Sur l’année, la hausse a continué et les prix moyens étaient à 7,42 $AUD/kg contre 4,87 $AUD/kg, un an plus tôt. Néanmoins grâce à la dévaluation du dollar australien, les marchandises restaient compétitives, précise Arnault Villaret.
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— IDELE (@InstitutElevage) June 22, 2021
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Les exportations d’animaux vifs ont néanmoins chuté de 19 %, à 1 million de têtes. En cause la chute des envois vers l’Indonésie et Israël. Les marchés de la péninsule arabique se sont à peine maintenus alors qu’ils affichaient une croissance régulière. Si ces envois ont baissé, c’est avant tout à cause du renchérissement des animaux, mais aussi d’un recul de la demande, notamment indonésienne.
Avec 1,45 million de téc, les exportations de viande bovine ont reculé de 14 %. Les envois vers la Chine ont notamment chuté de 31 % à cause de retraits d’agréments export “dans le cadre de tensions diplomatiques croissantes” précise Arnault Villaret, et le pays a cédé sa place de premier acheteur au Japon (356 000 téc, 67%).
La forte pluviométrie du début d’année permet aux éleveurs de poursuivre leur recapitalisation, le cheptel devrait donc progresser de 2,3 % ce qui va s’accompagner d’une baisse de la production de viande de 8 % et donc des exportations de 12 %, selon les prévisions de MLA.
A noter suite au Brexit, l’Australie et le Royaume-Uni ont signé le 15 juin dernier un accord de libre-échange. En 10 ans, les contingents à droits nuls augmenteront graduellement de 35 000 à 110 000 tonnes pour le bœuf australien. Ensuite, pendant 5 ans a été mise en place une clause de sauvegarde portant les droits de douane à 20 % hors du quota, mais dans 15 ans les échanges devraient être libéralisés.