Faire déguster ses vins en restant chez soi avec le salon Hopwine
Présenter ses vins et les faire déguster tout en restant chez soi, c’est la proposition d’Hopwine, un salon professionnel d’un genre inédit qui se lance le 18 mai. Une solution pour poursuivre les liens commerciaux à l'ère du Covid-19.
Présenter ses vins et les faire déguster tout en restant chez soi, c’est la proposition d’Hopwine, un salon professionnel d’un genre inédit qui se lance le 18 mai. Une solution pour poursuivre les liens commerciaux à l'ère du Covid-19.
Programmé du 18 au 25 mai 2020, le salon Hopwine n’impliquera pas de rassemblement physique de personnes masquées puisqu’il se déroulera sur Internet. Il permettra tout de même de déguster vraiment des vins, mais en léger différé, via un envoi d’échantillons sur demande. Faire un salon virtuel avec des dégustations réelles était une idée qui trottait depuis plusieurs années dans la tête des trois créateurs du salon : Mathieu Lojkiewiez, fondateur de l’agence de communication Tyméo, spécialisée dans les vins et spiritueux, Grégoire Henry et Tristan Destremau, cofondateurs de la société Vinovae. Ces derniers ont développé depuis 4 ans un savoir-faire dans le reconditionnement de bouteilles de vin en échantillons de 2 cl qu’ils ont appelé « Vinottes ». La crise du Coronavirus a accéléré le projet des trois jeunes entrepreneurs. Ils se sont associés à Anaïs Laborde, fondatrice d’ALO-Viti, pour le développement commercial.
Comment se passe la prise de contact ?
Comme pour un salon classique, les producteurs s’inscrivent en tant qu’exposants. La date limite est le 11 mai. L’inscription de base coûte 290 euros HT. Les producteurs fournissent des photos, tarifs, textes et logo à l’équipe d’Hopwine. Autant d’éléments permettant de bâtir un « stand » virtuel que les organisateurs promettent « attractif ».
Pendant la semaine d’ouverture, en parcourant les différents « stands » du site classés par pays et région, les professionnels préinscrits feront leur sélection. Pour eux, l’accès est gratuit. Ces visiteurs identifiés pourront contacter les producteurs et commander des échantillons. Hopwine se chargera de leur envoyer sous forme de Vinottes présentées dans des coffrets. Un coffret contiendra toutes les cuvées présentées par un même exposant. Impossibles à reconditionner, les effervescents sont exclus de ce salon.
Un coût proportionnel au nombre d’échantillons
Le budget à prévoir dépend du nombre de cuvées et de coffrets dont le producteur souhaite disposer. Le site du salon propose une calculette pour l’évaluer et qui fonctionne en base 36, le nombre de Vinottes qu’une bouteille de 75 cl permet de fabriquer. Par exemple, si l’on souhaite disposer de 108 coffrets et proposer 6 cuvées, le budget est de 2414,94 euros HT. Mais si finalement seulement 72 coffrets ont été demandés, l’exposant ne paye que le coût de ces 72 coffrets(1).
Hopwine réserve l’accès du salon uniquement à des professionnels qui se sont pré-inscrits et qui sont donc clairement identifiés. L’exposant définit ceux qu’il veut cibler, par exemple, des importateurs suédois, des cavistes belges, des acheteurs de grandes surfaces... Seuls ces professionnels auront accès à ses échantillons.
Un coût de contact qui se veut compétitif
A l’issue du salon, Hopwine s’occupe de récupérer les bouteilles nécessaires à la réalisation des échantillons, puis de faire parvenir les échantillons demandés. Les expéditions sont possibles dans le monde entier. « Les procédures douanières sont les mêmes que pour un échantillon classique mais les droits sont moins élevés puisqu’ils sont calculés sur la quantité envoyée. 36 Vinottes, c’est moins cher que 36 bouteilles », argumente Grégoire Henry. Ensuite la relation se gère classiquement entre le producteur et l’acheteur potentiel. Le producteur reçoit tous les contacts des visiteurs qui se sont intéressés à ses vins. Il peut les relancer ou attendre qu’ils se manifestent. "Le coût du contact est de 22 euros", pointe Grégoire Henry, un prix qu'il juge très compétitif.
Quels sont les objectifs d’Hopwine pour cette première édition ? Grégoire Henry n'avoue pas un objectif d’exposants ou de visiteurs même s'il concède qu'une limite est fixée en fonction de leurs capacités logistiques. L'ambition est nationale et internationale mais Hopwine souhaite déjà faire le plein de professionnels européens. Grégoire Henry assure avoir à ce stade des exposants de toute taille, petits domaines familiaux, grands domaines, négoce, coopératives….
Initialement, les trois créateurs du salon étaient plutôt guidés par des motivations écologiques et par la recherche de solutions commerciales plus rentables face à des salons classiques qui nécessitent des investissements élevés. « Le nombre de visiteurs y est très dépendant d’aléas comme des problèmes de grève ou de météo, et l'on n’a pas toujours sur son stand des visiteurs correspondant à ceux que l’on veut toucher », estime Grégoire Henry.
Mais dans le contexte du Covid-19, leur salon apparaît surtout comme une idée nouvelle pour continuer à commercer malgré tout, alors que la date du retour des salons professionnels classiques est encore bien difficile à prévoir.
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