La baisse de l’EBE viticole a varié selon les régions en 2023
L’excédent brut d’exploitation de la viticulture a fortement diminué en 2023, malgré un volume de production plutôt en hausse, mais de façon variable selon les bassins de production.

Les évolutions différentes des bassins viticoles
L’excédent brut d’exploitation (EBE) mesure ce que l’activité est capable de générer comme ressources, avant charges financières. Selon les comptes agricoles nationaux 2023, l’EBE par ETP non salarié (1) a reculé de 24,8 % en un an. Les charges ont augmenté (+ 2,2 %) tandis que la production de l’exercice diminuait (- 9 %). La baisse des prix est en cause, et non le volume de production. La perte de valorisation étant variable selon les bassins de production, l’évolution de l’EBE l’est aussi.
La viticulture au quatrième rang des secteurs agricoles
L’EBE par ETP non salarié atteint 84 139 euros en 2023. Agreste souligne qu’il reste « supérieur de près de 8 % à celui de 2021 ». Il est aussi très nettement au-dessus de la moyenne de l’ensemble des secteurs agricoles, établie à 66 453 euros pour 2023. Il émarge au quatrième rang derrière les filières porc (157 752 euros), grandes cultures hors céréales et oléoprotéagineux (101 845 euros) et volaille (93 826 euros).
Un choc économique violent
En 2023, 38 % des exploitations viticoles affichent un EBE en baisse de plus de 30 % par rapport à l’année précédente. En dix ans, un tel taux n’avait été dépassé qu’en 2019 (44 %) et égalé qu’en 2017 (36 %). 12,6 % des exploitations accusent même un EBE négatif. Peu probable que les comptes 2024 apportent du répit, avec le cumul d’une contraction des volumes et des prix toujours en baisse.
Un EBE moyen moins élevé en bio
L’EBE par ETP non salarié moyen a baissé en viticulture biologique comme conventionnelle en 2023. L’écart enregistré en 2022, avec un EBE bio presque stable et un conventionnel en très forte hausse, se réduit mais reste de plus de 20 000 euros en défaveur du bio.
Une inversion par rapport à 2020, où l’EBE du bio surpassait d’environ 15 000 euros celui du conventionnel. Agreste pointe une dispersion de cet indicateur très supérieure en conventionnel où les surfaces sont beaucoup plus variables qu’en bio. À noter que l’EBE moyen par hectare et la rentabilité moyenne sont, elles, proches.