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Tout savoir sur l’étiquetage des ingrédients et calories sur les vins

Les nouvelles règles d’étiquetage des vins étaient au programme de la matinée technique des œnologues de Champagne, qui s’est tenue au salon Viteff. L’occasion de démêler le vrai du faux.

L’étiquetage des ingrédients et des calories est obligatoire sur toutes les bouteilles de vin dès le 8 décembre 2023.

Faux. Il était prévu initialement que ce soit obligatoire sur toutes les bouteilles étiquetées à partir du 8 décembre. L’étiquetage de la liste des ingrédients et de la déclaration nutritionnelle est désormais obligatoire pour les vins produits à partir de cette date. Dans les faits, il sera ainsi obligatoire à partir de la vendange 2024. Cependant, ce délai permis par le changement de la loi introduit une discrimination entre vin tranquille et vin effervescent. Car, à quelle étape considérer qu’un effervescent est produit ? Ce point est actuellement en discussion entre l’Europe et les États membres.

L’Europe aurait aimé opter pour le dégorgement. Impensable pour la France, l’Italie et l’Espagne, puisque cela voudrait dire que la règle s’appliquerait à toutes les bouteilles sur lattes, qui vieillissent parfois depuis de nombreuses années (en Champagne notamment). Si les Champenois proposent de prendre comme repère l’étape du tirage, l’Europe elle ne veut pas en entendre parler. « Donc si l’on s’en tient à la loi actuelle qui définit un vin mousseux, cela voudrait dire que seront concernées les bouteilles dont la pression atteint 3,5 bars au 8 décembre », s’énerve Charles Goemaere, directeur du Comité Champagne. Les négociations sont toujours en cours.

Pour le vrac, la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle devront figurer sur les documents d’accompagnement du vin.

Vrai. Du moins, c’est ce que l’Europe a demandé. La filière vin, soutenue par les services de certains États, tente de faire infléchir cette décision. L’administration française est notamment montée au créneau en arguant que cela n’était demandé pour aucune autre denrée alimentaire. Et que qu’il n’était pas équitable que la seule filière vin soit soumise à cette injonction, d’autant plus qu’il existe d’autres moyens de contrôle.

Le QR Code permettant de dématérialiser les informations devra avoir une taille minimale.

Faux. Les textes ne mentionnent pas d’indication concernant la taille des QR Codes. Ils doivent simplement être exploitables par les appareils de lecture. Par ailleurs, il sera a priori possible d’apposer un autre QR Code sur l’étiquette à d’autres fins (renvoi vers la fiche technique ou vers une boutique en ligne par exemple), le tout étant que le QR Code lié à la réglementation sur l’étiquetage des ingrédients soit bien identifié en tant que tel.

Le calcul de la valeur énergétique moyenne du vin est encore en attente de validation.

Vrai. La valeur énergétique et les nutriments à déclarer pourront être des valeurs moyennes, établies soit sur la base d’une analyse du vin par l’élaborateur, soit par un calcul à partir des ingrédients, soit par des données généralement établies et acceptées. Ces dernières ont été proposées mais doivent être validées par la DGCCRF (1). De même, la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de l’UE est actuellement consultée pour savoir si les matières grasses, les acides gras saturés et le sel devront être mentionnés ou non.

La DGCCRF envisage une application stricte de la loi pour 2026.

Vrai. Les dispositifs de contrôle ne sont pas encore opérationnels. Mais l’administration a prévu une période de transition où les agents auront une approche avant tout pédagogique lors des contrôles. « En 2025 nous serons dans une démarche de conseil auprès des vignerons et des entreprises, nous n’appliquerons pas directement de sanction en cas de non-conformité, indique Pascal Wattiez, inspecteur technique vins et spiritueux à la DGCCRF. À moins que la fraude ne soit clairement avérée comme étant volontaire ! » En revanche, les agents devraient avoir pour consigne de faire appliquer strictement la loi dès 2026.

(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

L’affichage environnemental, nouvelle épée de Damoclès

Il est bien possible qu’une nouvelle obligation vienne s’ajouter sur nos étiquettes de vin : l’affichage environnemental. Cette démarche, aujourd’hui basée sur le volontariat, consiste à donner au consommateur une note ou un score tiré de l’analyse du cycle de vie du produit, permettant d’estimer son impact sur la planète. L’objectif du gouvernement en place est de le rendre obligatoire, notamment car il existe à l’heure actuelle un foisonnement d’écoscores privés qui sèment la confusion chez le consommateur. « Rien n’est encore acté, mais il y a une volonté affichée, avec 2025 pour échéance », informe Valérie Lempereur, qui suit le dossier à l’IFV. Il y aurait, a priori, trois niveaux de précision possibles, allant de la donnée type (calcul avec l’outil gratuit Ecobalyse, par exemple) jusqu’à l’analyse complète du produit. Plusieurs chantiers sont en cours, à savoir la définition des données à prendre en compte et des méthodes de calcul ainsi que la création du logo.

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