Réforme des retraites : quels changements pour les agriculteurs ?
Le projet présenté par Elisabeth Borne n’entraine pas la disparition du régime agricole mais aura des conséquences sur la retraite des agriculteurs. Reussir.fr vous en dit plus.
Le projet présenté par Elisabeth Borne n’entraine pas la disparition du régime agricole mais aura des conséquences sur la retraite des agriculteurs. Reussir.fr vous en dit plus.
L’âge légal du départ à la retraite sera 64 ans à l’horizon 2030 contre 62 actuellement, a annoncé le 10 janvier Elisabeth Borne, lors de la présentation du projet de réforme des retraites.
Pas de disparition du régime agricole
« Annoncée en 2020 dans le précédent projet de réforme des retraites, la création d'un système à points et la fusion des 42 régimes de retraite, induisant la disparition du régime agricole, n'est finalement pas incluse dans la nouvelle mouture présentée à la presse » soulignent nos confrères d’Agrafil.
L’âge légal rallongé
La principale mesure du projet de réforme est le relèvement progressif de l’âge légal du départ à la retraite à compter du 1er septembre 2023, à raison de 3 mois par année de naissance.
Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois à la fin 2027, puis atteindra la cible de 64 ans en 2030, précise le gouvernement.
Pour bénéficier du taux plein, la durée de cotisation cible est maintenue à 43 annuités (contre 42 actuellement) avec un calendrier avancé à 2027 au lieu de 2035.
Cette réforme « concernera tous les actifs, salariés, indépendants et fonctionnaires », a précisé la Première ministre.
À compter du 1er septembre, l’âge légal de départ à la retraite sera relevé progressivement de 3 mois par année de naissance pour atteindre 64 ans en 2030. pic.twitter.com/YCUr9atmlJ
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) January 10, 2023
Le dispositif de carrières longues complété
Dans le cadre de la réforme, le dispositif de carrières longues « sera adapté pour qu’aucune personne ayant commencé à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans », indique la Première ministre dans le dossier de presse. Ceux qui ont commencé avant 16 ans pourront partir dès 58 ans ; entre 16 et 18 ans à partir de 60 ans et entre 18 et 20 ans à partir de 62 ans.
Pension minimum à 1200 euros
Autre mesure phare : le relèvement à 85% du Smic net, soit 1200 euros brut actuellement, de la pension minimum pour les carrières complètes. A noter que cette disposition est déjà en vigueur dans le secteur agricole depuis l’adoption des lois Chassaigne de 2020 et 2021.
Matignon a toutefois précisé à nos confrères d’Agra Presse que le projet de réforme élargirait les conditions d’accès chez les agriculteurs à cette pension minimum. Les exploitants partis à la retraite au titre de l’invalidité ou du handicap y seront désormais éligibles, soit 45 000 retraites supplémentaires « qui bénéficieront d’une revalorisation de l’ordre de 1000 euros par an », soulignent les services de la Première ministre.
La FNSEA demande des précisions
La FNSEA a pris acte de cette annonce « conforme aux promesses électorales » d’Emmanuel Macron dans un communiqué. Le syndicat majoritaire agricole demande néanmoins des précisions, sur le minimum retraite de 1200 euros par mois par exemple qu’elle espère voir étendu « à toutes celles et ceux qui sont déjà la retraite ». « On souhaite que ce minimum retraite s’étende aux conjoints collaborateurs à carrière complète qui touchent aujourd’hui 741 euros par mois », a souligné Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, ce matin lors des vœux à la presse.
La FNSEA se dit également inquiète de l’absence de mesures pour gérer les fins de carrières difficiles et s’interroge sur la « mise en œuvre de la pénibilité ».
Le calcul sur les 25 meilleures années au Sénat le 31 janvier
Sur le calcul de la retraite des agriculteurs, la FNSEA appelle aussi de ses vœux l’adoption définitive du texte instaurant le calcul sur les seules 25 meilleures années de la carrière des agriculteurs le 31 janvier par le Sénat. « Cela devrait permettre un gain de 250 à 300 euros par mois », s’est félicité ce matin Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui a remercié le député Julien Dive d’avoir porté ce texte.
Adoptée à l’unanimité le 1er décembre dernier à l’assemblée nationale, la proposition de loi réformant le calcul de la retraite des agriculteurs sera défendue au Sénat le 31 janvier par ma collègue vice-présidente @PascaleGruny02.
J’étais auditionné aujourd’hui au Sénat. pic.twitter.com/Ep8i8ZQwAa— Julien DIVE (@JulienDive) January 10, 2023