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Energie : 6 astuces pour réduire les consommations au chai

Plusieurs astuces permettent de diminuer les consommations énergétiques au chai. Voici celles que nous avons identifiées.

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Construire un chai enterré ou bioclimatique, comme ici au Domaine Léon Boesch, en Alsace, permet de diminuer les besoins en frigories et calories du chai.
© C. de Nadaillac

Isoler chai et cuves

La première chose à faire pour diminuer son poste de dépenses en frigories/calories, c’est de créer un chai semi-enterré ou d’isoler son chai ou ses cuves. Pour ces dernières, il est possible d’ajuster des sortes de ceintures isothermes conservant la chaleur. De même, il est possible de cloisonner les espaces pour n’avoir à chauffer ou refroidir que la partie nécessaire ou d’isoler les cuves que l’on souhaite réchauffer-refroidir.

Enzymer ses blancs ou débourber moins bas

Lorsque de tels travaux ne sont pas possibles, d’autres leviers sont actionnables. « Il faut adapter le process pour utiliser le moins de calories/frigories possible », indique en effet Dimitri Basevi, œnologue conseil chez Enosens, à Grézillac en Gironde. Ramasser les blancs et les rosés à la fraîche, la nuit ou le matin tôt, ou les enzymer pour moins les refroidir sont des voies permettant de limiter les besoins en frigories. « Moins dépouiller les vins est aussi une voie à explorer, cite Damien Boudeau, œnologue conseil au sein de la SAS Un voyage dans les vignes, à Mouzillon, en Loire-Atlantique. On peut avoir de jolis débourbages à 18-20 °C. On garde de la finesse, les FA sont plus franches. » Il préconise de descendre à des turbidités de l’ordre de 150 ou 200 NTU mais pas moins, contre moins de 100 régulièrement constatées.

Profiter du froid hivernal pour stabiliser

Profiter du froid hivernal pour effectuer ses stabilisations ou décantations est une autre pratique encouragée par Damien Fromentot, œnologue au laboratoire œnologique Le Morgon, à Villie-Morgon, dans le Rhône. Damien Boudeau cite également le recours aux CMC pour les vins d’entrée de gamme. « Aujourd’hui, c’est la solution la plus intéressante d’un point de vue économique pour la stabilisation tartrique », fait-il valoir.

La co-inoculation, vraie solution sur les rouges

Sur rouge, la co-inoculation est une bonne voie pour limiter l’usage des calories. « Le process est beaucoup plus court et surtout la malo bénéficie de la chaleur générée lors de la FA, ce qui évite de devoir chauffer », illustre Dimitri Basevi. « Et ce d’autant plus que c’est plus qualitatif », confirme Damien Boudeau. Une dose de bactéries revient à environ 90 euros les 25 hectolitres avec un ensemencement à 1 g/hl. Ce qui, à l’heure des hausses des tarifs d’électricité, est vite rentabilisé. « Et on peut ensuite ensemencer tout le chai à partir d’une cuve », complète l’œnologue conseil. « Un bon compromis peut aussi être d’inoculer en séquentiel juste après l’écoulage, tant que les vins sont encore chauds », poursuit Dimitri Basevi. Diminuer les durées de cuvaison ou réaliser ses malos au printemps limitent également les dépenses énergétiques.

Opter pour des échangeurs passifs

Bien dimensionner son groupe de froid ou ses échangeurs thermiques est aussi intéressant. Tout comme le fait de s’équiper d’échangeurs passifs ou économes. Même si ces appareils ont un coût non négligeable, leur achat peut être aidé via les crédits d’économies d’énergie. « Sur certains projets, le reste à charge est infime », témoigne Mathieu Thibaud, responsable développement et œnologue d’Acel Énergies.

Plusieurs appareils sont actuellement sur le marché, comme le Vinifresh de Moebius Technologies, que nous vous avions présenté cet été, ou encore la thermofrigopompe d’Acel Énergies. Le premier est un échangeur thermique passif qui se base sur la capacité d’un matériau à changement de phase (MCP), en l’occurrence ici de la glycérine, à stocker ou libérer de la chaleur lors de son changement d’état. Selon le bouclage, le Vinifresh permet de descendre la température du moût de 2 à 5 °C, très tôt dans le process de vinification, sans aucune dépense d’énergie. Selon Moebius Technologies, cet équipement, commercialisé aux alentours de 50 000 euros, peut bénéficier d’une subvention de 35 % de FranceAgriMer.

De son côté, la thermofrigopompe d’Acel Énergies fonctionne comme un réfrigérateur branché sur une pompe à chaleur. « Les calories extraites du réfrigérateur sont récupérées par la pompe pour chauffer », explique Mathieu Thibaud. Selon lui, le retour sur investissement est « fantastique », les économies « très importantes ». La MD 250, modèle adapté aux structures viticoles classiques, vaut néanmoins 200 000 euros.

Pensez aux audits d’énergie

Passer par la case audit énergétique peut s’avérer un bon calcul. Plusieurs bureaux d’études proposent cette prestation qui permet d’identifier les sources de gaspillage énergétique et de proposer des solutions pour les éliminer. C’est le cas de Greenbirdie, Onafis, ou encore Copernic. Les exploitants peuvent recevoir une aide pour réaliser ce bilan, via le Plan de performance énergétique. Des aides de la région, ou de l’interprofession peuvent aussi être disponibles selon les bassins.

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