Des pistes pour une stratégie viticole européenne
À l’issue de sa quatrième et dernière réunion, le Groupe de haut niveau sur la politique viticole européenne lancé par la Commission européenne a rendu ses recommandations le 16 décembre.
À l’issue de sa quatrième et dernière réunion, le Groupe de haut niveau sur la politique viticole européenne lancé par la Commission européenne a rendu ses recommandations le 16 décembre.
Face à la crise viticole, la Commission européenne avait annoncé la formation d'un Groupe de haut niveau pour élaborer des recommandations stratégiques. Les travaux de ce groupe d'experts ont débuté le 11 septembre dernier et viennent de s'achever après quatre réunions. Le document de synthèse publié le 16 décembre décline trois axes : aligner la production de vin sur la demande, renforcer la résilience aux changements du marché et du climat et s’adapter aux tendances pour saisir de nouvelles opportunités de marché.
Plus de flexibilité pour gérer les situations de surproduction
La mise en œuvre de programmes permanents d’arrachage pour remédier à des situations de surproduction est l’une des recommandations. Les experts du groupe appellent à la fois à plus de souplesse et à la définition de « critères communs d’éligibilité et de priorité », ainsi qu’à une cohérence avec les autres outils.
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À long terme, ils plaident pour une « validité de toutes les autorisations de replantation à huit ans au maximum ». Plus de simplicité est aussi suggérée pour la vendange en vert, citée comme un outil conjoncturel. Plus globalement, les experts réclament une plus grande flexibilité dans la gestion financière des programmes sectoriels vitivinicoles entre les exercices.
Renforcer la résilience face aux aléas climatiques
Parmi les mesures recommandées pour améliorer la résilience face à la rapidité du changement climatique, le renforcement des outils d'assurance fait l'objet de plusieurs propositions. Le groupe suggère une adaptation « des règles de la PAC et des aides d'État, en particulier en ce qui concerne le calcul des pertes pour les régimes de compensation climatique », ce qui évoque donc la moyenne olympique. Les experts estiment également que les mesures de prévention des risques climatiques « devraient bénéficier d'un taux de soutien plus élevé ».
Favoriser la conquête commerciale
Sur le plan commercial, le document encourage à « maintenir une stratégie d’exportation ambitieuse ». L’essor de produits plus adaptés aux tendances du marché passe, selon les experts, par une modification des définitions, pratiques œnologiques et règles d’emballage afin de mieux capter les consommateurs. Le document évoque notamment le cas des vins désalcoolisés.
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Réclamée de longue date par la filière, l’adoption de règles facilitant les ventes à distance transfrontalières de vin est considérée comme devant être accélérée. Elle peut être « bénéfique en particulier pour les petits producteurs », souligne le document.
Reste à transformer les recommandations en actes
Les conclusions du Groupe de haut niveau ont été formulées en présence de Christophe Hansen, le commissaire européen à l'agriculture et à l'alimentation et des représentants de la filière. Le Comité européen des entreprises vins (CEEV) a salué l'adoption de ces recommandations. « Bien que la réglementation de l'UE ne puisse pas relever tous les défis, elle peut créer le cadre permettant au secteur du vin de traverser cette période difficile avec succès » a réagi Mauricio González-Gordon, président du CEEV.
La balle est donc maintenant dans le camp de la Commission européenne pour transformer ces recommandations en mesures concrètes, impatiemment attendues par la filière.
Les recommandations politiques pour l'avenir du secteur vitivinicole de l'Union européenne peuvent se télécharger ici