« Brasser permet de se faire plaisir, d’innover », Germain Croisille, viticulteur au Château les Croisille, à Luzech, dans le Lot
Etant en appellation mono-cépage, le vigneron Germain Croisille apprécie les possibilités d'innovation offertes par la bière.
Etant en appellation mono-cépage, le vigneron Germain Croisille apprécie les possibilités d'innovation offertes par la bière.
« Avec Mathieu Resséjac, un ami chef de projet dans le bâtiment, nous avons commencé les premières brassées en 2015 pour nous amuser, dans notre garage. En tant que viticulteur installé à Cahors, je n’ai qu’un seul cépage à vinifier, donc faire de la bière apportait un peu de piment, de changement.
Cela nous a bien plu et nous avons décidé de continuer. En 2019, nous avons fait appel à mon cousin Antoine Portier, qui avait une expérience de brasseur et nous avons construit une brasserie à part, avec une entité juridique distincte, la brasserie Les Acolytes.
Il est assez difficile de se fournir en bio
Nous ne produisons pas nous-même le houblon, ni l'orge. Nous nous approvisionnons auprès d’une malterie en Belgique. Nous sommes en bio, donc c’est assez compliqué de se fournir mais nous y arrivons. En revanche, c’est pratiquement impossible au niveau local, la production étant irrégulière. À moyen terme, nous pourrions produire de l’orge, nous avons les terres et les équipements nécessaires, mais il faudrait trouver un malteur de confiance.
Nous produisons actuellement 800 hl/an, sur deux gammes : la classique, située vers 2,50 à 3 euros la bouteille de 33 cl, et une gamme plus originale, à base de marc ou de raisin, qui, elle, vaut 8 à 13 euros les 75 cl. La bière des vendanges intègre du raisin frais (malbec) durant la fermentation. Et la Bâtarde est fermentée et macérée sur du marc de malbec ou du marc de vins orange d’amis (sauvignon blanc et chenin).
Nous avons lancé des fûts pour l'évènementiel
Pour la commercialisation, nous nous sommes appuyés sur notre clientèle habituelle, à savoir les CHR et les cavistes, et nous avons développé la vente de fûts pour des évènements locaux. Notre activité brassicole est aujourd’hui à l’équilibre financier, mais je ne pense pas que ce soit l’avenir des vignerons, car le marché commence à être saturé. Beaucoup de microbrasseries se sont lancées, c’est un marché très concurrentiel. »
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