Grossistes
Une stratégie RSE ambitieuse pour le marché de Rungis
Le marché francilien a défini son plan d’actions pour les trois prochaines années, notamment en matière « d’alimentation durable ».
Le marché francilien a défini son plan d’actions pour les trois prochaines années, notamment en matière « d’alimentation durable ».
« Déployer un modèle de distribution responsable, en faveur d’une transition alimentaire durable, de la réduction des impacts environnementaux et au service du développement des territoires. » Telle est l’ambition que s’est fixée la direction RSE et innovation créée l’année dernière par l’autorité du marché d’intérêt national (Min) de Rungis, la Semmaris, dans la continuité de la politique menée dans ce domaine par le marché de gros depuis 2013. Le plan d’actions triennal (2021-2024) dévoilé en début d’année par Pauline Jacquemard, la nouvelle directrice RSE et innovation, prévoit le lancement de 80 actions concrètes organisées autour de trois axes : l’alimentation durable ; la préservation des ressources et l’objectif de neutralité carbone ; la participation au développement socio-économique du territoire.
Favoriser l’implantation de certains opérateurs
En matière d’alimentation durable, le marché compte notamment : établir une charte d’engagement pour les futurs opérateurs, basée sur des exigences RSE ; développer un label Rungis visant à accompagner les opérateurs vers la RSE ; favoriser l’implantation des opérateurs proposant une offre adaptée aux « nouvelles tendances de consommation » (bio, local, vrac, protéines végétales, qualité santé…) ou encore de favoriser l’implantation de producteurs locaux. Dans le même ordre d’idées, la direction RSE entend renforcer Rungis & Co, la pépinière d’entreprises de Rungis qui doit intégrer cette année des locaux au sein du Min. L’objectif est d’étendre le rôle du marché au sein des filières et du territoire national. Les entreprises engagées dans une démarche RSE seront mises en avant par l’organisation prochaine de trophées de la durabilité.
Valoriser les biodéchets
Concernant la préservation de la ressource et l’objectif de neutralité carbone, le marché de Rungis entend « systématiser la prise en compte de l’écoconception pour la construction de bâtiments neufs et les projets de rénovation », étudier le potentiel de valorisation des biodéchets (méthanisation sur site, bioGNV, compostage…) et la production d’énergie photovoltaïque sur site à des fins d’autoconsommation (lire encadré) ou encore « faire du marché de Rungis un espace d’expérimentation des solutions logistiques bas carbone ». L’autorité du marché entend également « continuer les efforts de développement d’une solution logistique fondée sur le ferroviaire », au moment où l’État est en quête d’opérateurs pour relancer la liaison historique Perpignan-Rungis.
Afin de mesurer l’empreinte carbone du marché et déployer des plans d’actions de réduction des émissions, la Semmaris a annoncé le lancement d’une première étude carbone. Au-delà de ses propres activités, le gestionnaire a proposé à une trentaine d’entreprises de participer à ce projet. Elles bénéficieront d’une analyse gratuite de leurs activités carbone et contribueront à mesurer l’impact global du marché en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Enfin, concernant le volet du développement socio-économique du territoire, la direction RSE et innovation annonce, entre autres, la réalisation d’un diagnostic « qualité de vie au travail » et une meilleure structuration des flux de dons alimentaires sur le marché afin d’en faire bénéficier davantage de personnes en situation de précarité.
Le photovoltaïque en test
Une concession de service pour l’exploitation et la gestion d’installations solaires photovoltaïques sur plusieurs bâtiments du Min de Rungis va être signée avec deux acteurs référents en France : GreenYellow et Reservoir Sun, a indiqué le marché francilien. Les toits de deux bâtiments, le C1 (celui des fleurs) et le FOA (également dans le secteur horticulture) serviront de test et accueilleront, respectivement fin 2021 et mi-2022, deux centrales photovoltaïques, et permettront de réinjecter dans le réseau de l’énergie électrique durable produite. « Cette première expérience va permettre de tester le potentiel de production du photovoltaïque sur les toitures du marché et faciliter le déploiement de ces installations sur d’autres constructions neuves du site », précise la Semmaris.