« Un an de R & D et une douzaine d’essais pour obtenir ma cuvée sans alcool », Guillaume de Rosnay, propriétaire du Château de Rochefort, à la Haye-Fouassière, en Loire-Atlantique
Le vigneron nantais Guillaume de Rosnay a lancé un effervescent sans alcool au bout d'un an d'essais. Retour sur cette genèse.
Le vigneron nantais Guillaume de Rosnay a lancé un effervescent sans alcool au bout d'un an d'essais. Retour sur cette genèse.
« J’ai lancé environ 10 000 cols d’un vin sans alcool, Les Surprises de Rochefort, fin novembre 2022, après plus d’un an de R & D. J’ai repris le domaine familial en 2019 et j’ai constaté que le secteur était en décroissance : baisse de la consommation nationale, moindre appétence pour les blancs de Loire, aléas climatiques. J’ai donc cherché à être innovant et à me démarquer. J’ai regardé là où il y avait de la demande et je suis tombé sur le sans alcool. Mon objectif est que l’on garde le lien avec le produit d’origine, que le vin final soit le plus naturel possible.
Une distillation sous vide avec légère correction
Nous avons donc travaillé sur un muscadet ayant deux ans d’élevage, qui titrait 12 % alc. Après une douzaine d’essais, nous sommes arrivés à la bonne recette. Elle consiste en une désalcoolisation sous vide, via un prestataire, qui chauffe très peu le vin et le dénature donc le moins possible. Ensuite, je ne veux pas dévoiler ma recette, mais nous corrigeons très légèrement le vin, avec un peu de moût de raisin et des bulles. Au final, cela donne un produit sympa et festif, dans lequel on reconnaît bien le côté acide du muscadet. Bien sûr, c’est différent d’un vin, il faut éduquer les gens. Mais lorsque les clients en achètent une fois, ils en recommandent derrière.
C’est un produit qui a un coût non négligeable, entre la R & D, le transport en camion-citerne pour aller désalcooliser le vin puis le retour, et la désalcoolisation en elle-même. Au final, il vaut environ 22 euros le col. Pour le moment, il part chez des cavistes spécialisés dans le sans alcool et sur notre site internet, mais je commence à avoir des demandes de cavistes traditionnels et à l’export, Asie et États-Unis en tête. Je compte lancer un autre vin dans cette gamme, qui lui, fera 7 % alc. »